Cannabis: des inquiétudes au centre Le Grand Chemin
SAINT-CÉLESTIN. Le centre d’aide aux adolescents aux prises avec des dépendances Le Grand Chemin, à Saint-Célestin, ne voit pas d’un bon œil la légalisation du cannabis, qui entre en vigueur ce mercredi.
D’autant plus qu’on estime que 98% des jeunes qui entrent en thérapie consomment du cannabis. Une problématique qui s’additionne aux autres drogues, à l’alcool, au jeu excessif et à la cyberdépendance.
«Ça ne nous rassure pas. C’est n’est pas un geste qui va diminuer la consommation. On ne veut pas non plus dramatiser et dire qu’il y en aura épouvantablement plus, mais l’équation est simple: s’il y a une plus grande accessibilité pour les adultes, il y a un bon pourcentage d’adolescents qui risquent de consommer davantage, estime le directeur général du Grand Chemin, David Laplante. On va le voir avec le temps, mais je crois que ça va augmenter.»
Celui-ci estime que la légalisation envoie un drôle de message aux jeunes, en banalisant la consommation de cannabis. «Si c’est permis au même titre que l’alcool, ils vont se dire que ce n’est pas si dangereux», poursuit le directeur général.
Celui-ci prévient que la consommation de cannabis auprès des jeunes entraîne un risque de psychose et une détérioration de leur santé mentale. «Ils ne devraient pas en consommer avant 18 ans, et même jusqu’à 24 ans parce que le cerveau est toujours en développement», rappelle David Laplante.
Celui-ci n’adhère pas non plus à l’hypothèse selon laquelle la consommation va diminuer parce que le cannabis est légal et que le fait d’en consommer était une façon de contourner les normes.
La légalisation du cannabis devra également être incluse dans le «plan de sortie» des traitements que reçoivent les jeunes qui fréquentent l’établissement. En ce sens où ils devront composer avec le fait que quand ils termineront leur traitement, il sera maintenant possible de se procurer du cannabis.