Une distillerie dans l’ancienne caisse de Sainte-Angèle-de-Laval

BÉCANCOUR. Après la bière, ce sera bientôt du gin, de la vodka et peut-être même du whisky qui couleront à flot à Sainte-Angèle-de-Laval.

Fort du succès de la microbrasserie Ô quai des Brasseurs, qui produit maintenant douze bières différentes, le même groupe de promoteurs s’est associé à Jean-François Rheault qui a eu l’idée de lancer la Distillerie du Quai dans l’ancienne caisse au cœur de son village natal. Un projet de 800 000$ qui doit voir le jour au printemps, tout près du resto-bar.

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Au moment de mettre sous presse, les travaux étaient sur le point de commencer pour une ouverture prévue à la fin du mois de mars. Des discussions avec Desjardins étaient toujours en cours pour savoir si l’établissement allait pouvoir garder le guichet automatique sur place comme le souhaitent les promoteurs et les gens du village. Une réponse était attendue ces jours-ci, puisqu’elle devait changer l’aménagement intérieur.

La brique à l’extérieur sera également complètement repeinte en noir de façon à donner un autre look au bâtiment et se détacher de l’ancienne caisse populaire.

Un petit bar de 20 à 25 places sera aménagé dans la partie qui donne sur le boulevard Bécancour, où il sera possible de déguster sur place. Un mur vitré permettra à la clientèle de voir les impressionnants équipements de la distillerie.

La pièce où se trouvaient les comptoirs servira à installer l’alambic, soit l’équipement de production principale. Celui-ci est d’ailleurs en train d’être usiné sur mesure en Idaho et sera livré dès qu’il sera prêt.

Les bureaux administratifs seront complètement réaménagés pour faire place aux autres équipements de production qui sont standards. L’espace au sous-sol devrait quant à lui être conservé pour différentes phases d’expansion, tout comme le terrain à l’arrière de la bâtisse.

La voûte sera quant à elle conservée. On prévoit y aménager quelque chose à l’intérieur pour agrémenter l’expérience des visiteurs. «Ce pourrait être un musée qui porterait soit sur l’histoire du gin, sur la prohibition ou quelque chose de plus régional sur l’histoire de Sainte-Angèle, indique le promoteur, Jean-François Rheault. Ce sont les trois idées qui sont sur la table.»

Un forfait sera offert pour les visiteurs qui voudront déguster le produit, aller dans l’aire de production, voir l’exposition dans la voûte et repartir avec un petit verre à l’effigie de la Distillerie du Quai. Des événements corporatifs, des 5 à 7 hebdomadaires et des ateliers de fabrication de gin sont aussi dans les projets. Les bières de la microbrasserie Ô Quai des Brasseurs seront également servies sur place.

Le gin sera le premier produit qui sera fabriqué sur place, mais la vodka et le whisky feront leur apparition à moyen terme. Ce sera toutefois un peu plus long dans le cas du whisky puisqu’il faudra le faire vieillir dans des barils durant trois ans avant de pouvoir le déguster. Un autre produit «surprise» est également dans les cartons.

Des spiritueux sur des airs musicaux

Le concept de la Distillerie du Quai se fera en grande partie autour de la musique. Ainsi, chaque lot de 1000 litres de dry gin classique, de la marque Supersonic, sera fabriqué à partir d’aromates de gingembre et de livèche.

Le tout se démarquera en étant produit avec des haut-parleurs autour de l’alambic. De petits spectacles sur place ou des prestations «live» diffusées dans le bar viendront aussi «influencer» production de l’alcool. Des discussions sont d’ailleurs en cours avec l’ADISQ et avec des événements tels que le Festivoix et le Festival d’Été de Québec pour établir un éventuel partenariat, a-t-on pu apprendre.

Chaque lot de 1200 à 1300 bouteilles aura ainsi une liste de chansons ou un spectacle qui y sera associé. Sur la bouteille, il sera possible de numériser un code QR avec son iPhone pour écouter la liste de lecture musicale, sur Spotify, ou aller sur YouTube pour visionner le spectacle sur laquelle elle a été élevée en buvant son verre.

Le premier lot devrait se faire sur des airs de rock’n’roll. Par la suite, la distillerie prévoit sonder son public et organiser des concours pour connaître des suggestions de chansons sur lesquelles ils aimeraient que leur bouteille soit produite. Une façon de personnaliser l’expérience, de fidéliser la clientèle, de piquer la curiosité et de créer un engouement.

«C’est spirituel, explique le promoteur. C’est un peu comme si tu fais écouter de la musique à ton bébé quand ta femme est enceinte. Je pense que ç’a une certaine influence, mais c’est plus pour le côté le fun de la chose.»