STAFF: pour dénicher la main-d’œuvre cachée ou oubliée

ÉCONOMIE. Il y a de multiples bassins de main-d’œuvre sous-représentés, que ce soit des décrocheurs, des personnes vivant avec un handicap, des 50 ans et mieux qui souhaitent changer de domaine, des travailleurs issus de l’immigration, etc. Avec son programme STAFF, le Service aux entreprises (SAE) Centre-du-Québec ajoute l’employabilité et la recherche d’employés à sa carte.

Parce la pénurie d’emplois se déploie sur les nombreuses bannières «Nous embauchons», placardées en façade des entreprises de la région, le SAE a décidé de réagir en élaborant le projet STAFF, dont une des stratégies consiste à recruter des travailleurs non diplômés ou ayant un bagage atypique.

«Nous avons des étudiants qui ne finissent pas leur parcours professionnel pour toutes sortes de raisons. Ça peut être à cause de difficultés académiques ou pécuniaires. Mais en s’inscrivant une première fois, ils avaient manifesté leur intérêt pour le milieu manufacturier», commence Johanne Lachapelle, directrice du SAE.

Johanne Lachapelle, directrice au SAE Centre-du-Québec, Joëlle Gagné, gestionnaire de projet au SAE, Cindy Virasack, directrice des ressources humaines chez Métalus, Christine Monfette, directrice des ressources humaines chez Bateaux Princecraft, Benoit Bélanger, directeur général de la Caisse Desjardins des Bois-Francs, Patricia Nadon, directrice Accès travail, et Paulette Simard Rancourt, présidente de la Commission scolaire des Bois-Francs.

Ces gens, elle les appelle la main-d’œuvre cachée. Elle note que plusieurs se mettent des limites ou ne savent plus comment s’y prendre pour compléter leur cheminement scolaire. Ainsi, STAFF devient une passerelle entre ces candidats et les compagnies désireuses de les accueillir.

«Nous verrons la zone de confort de chacun. Sommes-nous prêts à travailler avec des gens issus de l’immigration, avec une clientèle féminine, d’autres avec un léger handicap intellectuel ou physique?», questionne-t-elle.

Un des objectifs de la manœuvre consiste à faire du Centre-du-Québec une région plus résiliente au manque de main-d’œuvre à travers de l’accompagnement dans les démarches de recrutement.

Afin de mobiliser ces travailleurs, STAFF fonctionnera grâce à la force de plusieurs organismes du secteur de l’employabilité, dont les Services intégrés pour l’emploi (SIE), Accès-Travail, Partance et la Coalition des 45 ans pour l’emploi. Leur expertise respective sera mise à contribution dans le but d’assurer l’accès durable à l’emploi.

«Nous ferons un suivi téléphonique avec tous nos anciens étudiants qui ont abandonné pour voir leur intérêt pour le milieu manufacturier. Nous appellerons tous ceux qui ont fait un cheminement particulier dans nos commissions scolaires pour créer une banque de noms», illustre-t-elle.

Les futurs diplômés seront aussi courtisés afin de répondre aux demandes des entreprises.

Formation

Le deuxième volet de STAFF consiste à offrir les formations qualifiantes indispensables à l’embauche. «Quelqu’un qui a travaillé auparavant dans le secteur des services et qui désire maintenant se diriger vers le manufacturier pourra recevoir une formation de courte durée», résume Mme Lachapelle.

Enfin, le programme mise également sur l’accroissement de la productivité par le virage numérique. Pour la première année, 50 entreprises composeront le groupe pilote. Les représentants de celles déjà inscrites sont unanimes, STAFF constitue une réponse essentielle à leurs besoins.

Le Mouvement Desjardins verse un montant de 160 000 $ au programme. Les entreprises de la région y contribueront à la hauteur de 75 000 $, tandis que la SAE y injectera 50 000 $.

Pour en savoir plus: programmestaff.ca.