François Comeau, un gars de la terre

AGRICULTURE. Natif de Saint-Léonard-d’Aston et fils d’agriculture, François Comeau grandit sur une ferme à proximité du Madrid. La mort de son père lorsqu’il a à peine 15 ans l’amène à développer sa débrouillardise. Une qualité qui le mènera à créer le plus gros salon agricole de l’est du Canada : Le salon de l’industrie et de la machinerie agricole de Québec (SIMAQ). Une histoire d’efforts qui a célébré son 25eanniversaire en 2019.

«Mon père est décédé en 1969. Il est mort dans un accident de camion le 3 avril. On était sept enfants. J’étais le plus vieux gars de la famille, j’avais 15 ans. Ç’a été ardu. Je m’occupais de la ferme avec mon frère Luc. On se levait chaque matin pour faire le train. On s’occupait des semences et des récoltes. On a gardé la terre jusqu’en 1978», se rappelle François Comeau avec émotion.

Bien que 50 ans ont passé depuis le tragique évènement, l’homme d’affaires s’inspire toujours du tempérament innovateur de son paternel. «En plus d’avoir sa terre, il a été un des premiers à faire du forfait dans la région. Il avait deux grosses moissonneuses-batteuses. Il rentrait dans les champs des agriculteurs du coin le 15 aout et il en ressortait vers le 15 octobre. Mon père c’était un homme, ce n’était pas n’importe qui», souligne celui qui a été à l’emploi d’Agropur de 1972 à 1999 à titre de journalier et de conducteur de chariot élévateur.

Le SIMAQ c’est:
– Plus de 24 000 visiteurs à chaque année en provenance du Québec, des provinces maritimes, de l’Ontario et de l’est des États-Unis.
– Des espaces pour les exposants qui sont loués des années à l’avance. Il y a actuellement 160 entreprises sur la liste d’attente.
– Une valeur de 170 millions de dollars de machineries exposées.

Ce type d’emploi dans l’ombre qu’occupera François Comeau à Notre-Dame-du-Bon-Conseil peut sembler étonnant quand on connaît son côté «de commerce agréable». «Ça ne fait pas beaucoup d’années que je me suis rendu compte que je pouvais faire des grosses affaires. De plus, j’étais un peu workaolique. J’avais tout le temps deux jobs en même temps. J’ai peinturé des chars chez nous. J’ai eu un restaurant à Victoriaville. J’ai travaillé beaucoup», reconnaît-il. À titre d’exemple, avant de créer le SIMAQ, il a organisé des salons de l’auto sport. «J’ai commencé en 1986 à Saint-Cyrille. L’année d’après, j’en faisais deux, un à Saint-Cyrille et l’autre à l’aréna Jean-Guy Talbot à Cap-de-la-Madeleine. En 1988, j’en faisais six par année!». Un peu raisonnable, en 1999, le SIMAQ prenant de l’expansion, il quitte son emploi chez Agropur pour se consacrer à temps plein à son bébé, un gros bébé!

Une histoire à succès qui donne évidemment une liberté financière à François et sa conjointe Guylaine avec qui il travaille un innombrable nombre d’heures pour préparer chaque édition du salon. Cette relative aisance l’amène à réfléchir à sa retraite. «Je veux que le SIMAQ continue de vivre. En même temps, je commence à penser à vouloir plus de temps pour réparer mes tracteurs à pelouse et bucher dans la terre à bois de mon voisin». Comme on dit : On peut sortir un gars de la terre, mais on ne peut pas sortir la terre du gars!