Une Colonie: un film tourné à Odanak prend l’affiche en salle

CINÉMA. Le film «Une Colonie», tourné en grande partie à Odanak et Pierreville, et qui met en vedette quelques jeunes acteurs de la région, vient de sortir en salles après avoir raflé des prix dans plusieurs festivals cet automne.

Celui-ci raconte l’histoire de Mylia (Émilie Bierre) qui, entre l’hostilité de l’école secondaire et la cacophonie du nid familial, cherche ses repères. Elle rencontrera Jacinthe et Jimmy qui l’amèneront à tracer les contours d’une vie nouvelle.

Le film fait d’ailleurs une grande place à des images du Bas Saint-François. Puisque le personnage principal habite Pierreville et rencontre un garçon d’Odanak chez qui elle se rend à pied.

On y voit a notamment le coin des rangs de l’île et du Chenal-Tardif (Amisk et Waban-Aki), à la limite d’Odanak et de Notre-Dame. «Dès le début du film, on ancre l’action à Odanak avec la pancarte», indique la cinéaste Geneviève Dulude-DeCelles.

Les scènes à la maison de Jimmy ont bien entendu été tournées à Odanak, tout comme quelques-unes à l’extérieure. Si bien qu’on peut très bien identifier la communauté. Quelques scènes d’autobus sont aussi présentes entre Pierreville et Yamaska. Il faut toutefois un œil averti pour reconnaître le paysage puisqu’on y voit principalement des champs le long de la route 132.

Provenant de Saint-Aimé, près de Yamaska, la cinéaste admet qu’elle avait une vision extérieure de la communauté abénakise avant d’entreprendre son film. C’est pourquoi elle a voulu s’assurer que le tout soit réaliste en faisant lire le scénario au comité jeunesse d’Odanak. «Ils m’ont confirmé que c’était plausible et fidèle à ce que pouvait vivre un jeune garçon de la réserve», assure-t-elle.

Des acteurs d’ici au grand écran

Quelques jeunes de la région ont décroché des rôles secondaires au terme d’un processus de sélection auquel 600 jeunes ont participé. Il y a aussi quelques figurants du coin qui font une apparition dans le film. Ceux-ci ont été retenus lors d’une des séances d’audition qui s’était tenue à l’école secondaire Jean-Nicolet, au printemps 2017.

Il s’agit de Colin Blanchard, de Bécancour, Alexann Milette et Mylie Tellier Boisvert, de Trois-Rivières pour qui il s’agissait d’une toute première expérience au cinéma. Ceux-ci ont tout de même pu se préparer en faisant deux ou trois séances auditions, en plus de se déplacer à Montréal pour participer à des répétitions.

Colin Blanchard joue un élève dans la classe qui s’appelle Jean-Cédrick. Un élève un peu rebelle, qui s’assoit en arrière et qui fait des blagues pour faire rire la classe. Il aura une querelle avec un jeune Abénakis qui se soldera par une bagarre dans le corridor.

Alexann Milette interprète quant à elle une élève qui intervient lorsque le professeur demande de faire un exercice et qui aura aussi une altercation avec un des personnages.

Mylie Tellier Boisvert joue quant à elle un rôle muet, puisqu’une scène dans laquelle elle avait une réplique a finalement été coupée au montage. Elle et le personnage principal se supportent moralement dans un cours d’éducation physique.

Ceux-ci ont été présents lors de 3 des 28 jours de tournage, soit lors des scènes à l’école. Ils avaient d’abord pu se préparer en participant à des répétitions qui s’étaient tenues au préalable et lors des deux ou trois auditions auxquels ils ont été soumis.

«J’ai que du positif à dire sur eux, souligne la cinéaste. Comme il n’avait aucune expérience de tournage, ça pouvait être un peu intimidant devant une grosse équipe de 40 personnes. Comme c’est un tournage professionnel, c’est très discipliné. Parce qu’il faut qu’on entre dans un temps précis et ils doivent livrer la marchandise, mais ils ont été d’un grand naturel dans leur jeu, hypergénéreux et professionnels. Ils ont beaucoup de talent.»

La performance des jeunes acteurs a d’ailleurs été soulignée dans les différents festivals canadiens où le film a remporté des prix cet automne. «Chaque fois, la réaction du public, c’est qu’on nous parle de la distribution du film, souligne Geneviève Dulude-DeCelles. Les gens trouvent que les jeunes sont d’un grand naturel et très justes dans leur jeu. Ça retombe aussi sur ces trois-là qui en étaient à leur première expérience.»

La cinéaste tenait d’ailleurs à ce que des jeunes de la région se greffent à son équipe. Une démarche artistique qui avait pour but de donner plus d’authenticité à ses personnages. «Parce que souvent, les jeunes des agences sont issues des milieux urbains, explique-t-il. Ils sont peut-être moins près d’une vie en région et ils ont moins les couleurs et l’accent particulier.»

Parmi les visages connus du grand public qui font partie de la distribution, il y a Émilie Bierre, qu’on a notamment vue dans Les Beaux Malaises, Robin Aubert, qui a une longue feuille de route, ou Noémie Godin-Vigneault, qu’on a pu voir dans quelques films et séries télévisées.

Des dates à retenir

Le film prend l’affiche en salle à partir du 1er février, à Montréal, Québec et Laval, le 15 février à Trois-Rivières et Sherbrooke, et le 22 février, à Sorel-Tracy, Joliette et Drummondville. Des projections spéciales, en présence l’équipe et des comédiens, auront lieu dans la région, le 16 février 13h, au Cinéma Le Tapis Rouge de Trois-Rivières, le 22 février 19h30, au Cinéma Le Capitol, à Drummondville et le 23 février, au Cinéma Saint-Laurent, à Sorel-Tracy.