Un peu d’espoir au Théâtre Belcourt
CULTURE. Malgré la pandémie, le Théâtre Belcourt, situé à Baie-du-Febvre, a lancé une mini-programmation afin d’apporter un peu d’espoir dans le monde de la culture. De nouveaux spectacles se sont donc ajoutés au programme de la fin du mois de janvier à la fin du mois de mars.
«On ne sait pas ce qui va arriver dans les prochains mois, mais on était avide de présenter quelque chose et de payer nos artistes et nos techniciens, peu importe ce qui arrive», explique Alexandra Carignan, directrice du Théâtre Belcourt.
«Ça va assurer de payer des artisans qui, depuis mars, voient leurs spectacles reportés, ou pire, annulés. On voulait surtout se commettre à payer les artistes et les techniciens du Belcourt qui se retrouvent avec peu de travail depuis le printemps dernier», poursuit Mme Carignan.
Le Théâtre Belcourt tiendra donc une programmation remplie de diversité avec du conte, de la musique, de l’humour et du théâtre. La salle souhaite ainsi voir monter sur ses planches Cédric Landry, conteur des Îles-de-la-Madeleine, avec son spectacle <@Ri>La Light du borgot<@$p>; des artistes comme Martin Deschamps, Cindy Bédard et David Marin en musique; Phil Roy, Guillaume Pineault et Maude Landry en humour; et un coup de cœur de Mme Carignan, la création théâtrale et vidéographique <@Ri>La Cartomancie du territoire<@$p> de Philippe Ducros.
Alors que les deux plus grandes périodes pour la vente des billets de spectacle au Théâtre Belcourt se déroulent à l’approche de l’été, lors de la sortie de la programmation papier, et au temps des Fêtes, Alexandra Carignan ne cache pas que cette année, les ventes sont un peu plus timides.
La directrice de l’établissement rassure les gens qui souhaiteraient se procurer des billets qu’en cas d’annulation ou de report, les remboursements sont toujours possibles. «On a conscience que les gens nous encouragent malgré une incertitude. Il y a quand même des gens qui se commettent et on en est bien content!», souligne-t-elle.
Réorganisation pour la distanciation
La salle du Théâtre Belcourt est une salle à l’italienne, c’est-à-dire en angle avec des sièges fixes. Afin de rendre les spectacles possibles tout en gardant une distanciation physique, une rangée sur deux a été bloquée et trois sièges vides sont laissés entre chacune des bulles de spectateurs.
Également, les spectacles sont présentés sans entracte et le service de bar est uniquement disponible avant la représentation. L’arrivée des spectateurs a aussi été réorganisée afin d’assurer une meilleure fluidité.
«C’est sûr que ça fait une salle un peu plus aérée, mais on s’assure que les gens qui viennent voir un spectacle sont complètement en sécurité, souligne Mme Carignan. C’est quand même beaucoup de réorganisation sanitaire, mais on est prêt à ça pour recevoir les gens au Théâtre».
Cet hiver, si aucun billet n’était vendu et que le gouvernement provincial ne venait pas en aide financièrement aux institutions culturelles, Alexandra Carignan le confirme: le Théâtre Belcourt ferait faillite. «Même s’il [le gouvernement] nous oblige à fermer, il nous offre de l’aide pour que les dépenses soient moins grandes et nous assure également d’avoir un financement pour payer les cachets des artistes.»
Mme Carignan en profite pour rappeler l’importance de la culture. «On ne se considère évidemment pas comme un service essentiel comme la santé, mais la santé mentale, c’est aussi important. Pour certaines personnes, aller voir un spectacle est une manière d’avoir une soupape de la semaine, c’est une manière de rencontrer des gens», raconte-t-elle.
«Les gens pendant la pandémie se sont repliés sur quoi? Sur l’écoute d’albums de musique, l’écoute de films, et ça fait partie de la culture. Si on coupe les spectacles vivants, ça va avoir un impact sur toute la chaine, mais on comprend le gouvernement de restreindre les lieux publics», concède-t-elle.
Mme Carignan rappelle également qu’aucune éclosion de COVID-19 n’a été recensée dans des salles de spectacle.