Stage en milieu autochtone pour des élèves des Seigneuries

ÉDUCATION. Une quinzaine d’élèves de troisième et quatrième secondaire de l’École les Seigneuries ont vécu un stage de solidarité de trois jours à Odanak grâce à la collaboration du Collège Kiuna et de plusieurs acteurs autochtones de la région.

«Le but du projet était de permettre une rencontre sincère entre jeunes autochtones et allochtones et de tisser des liens», explique Marlène Dubois, animatrice à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire, initiatrice du projet.

«Auparavant, nous allions au Guatemala pour faire des stages de solidarité chez les Mayas, mais je réalisais que les élèves ne connaissaient pas grand-chose à nos voisins Abénakis, ni même aux différentes nations autochtones du Québec, et que cette rencontre était nécessaire», ajoute Marlène Dubois.

Créé cette année au sein de l’école de Saint-Pierre-les-Becquets, le stage a suscité un réel intérêt comme en témoignent les 60 inscriptions de départ.  «Suite aux diverses étapes de sélection, les 15 élèves étaient là par choix et étaient prêts à travailler fort toute l’année pour bien se préparer via plusieurs rencontres, activités et visionnement de courts et longs métrages de plusieurs médias autochtones, dont la Wapikoni mobile», complète-t-elle.

Les élèves ont vécu une expérience au-delà de leurs attentes. «Notre but était de vivre un échange entre leurs cultures et la nôtre et aussi d’enlever les préjugés qui existent, pour voir comment ils vivent présentement dans la société actuelle», exprime Sarah-Maude Lecours, élève de troisième secondaire.

«Moi, je dirais que je me suis inscrit pour en apprendre plus sur nos racines, car beaucoup de choses de la culture québécoise proviennent des premières nations. Je viens aussi pour apprendre la vérité, qui ils sont vraiment, et avoir la chance d’entendre leur histoire de leur point de vue, car on n’en parle pas assez dans les livres d’histoire», ajoute Élie Mayrand Toutant, également en secondaire trois.

Les participants au stage autochtone.

Des liens de confiance se sont rapidement tissés entre l’École les Seigneuries et le Collège Kiuna d’Odanak, qui a accueilli le groupe à leurs résidences et au sein de la vie étudiante par le biais de cours de langue attikamek, de cinéma, de littérature ou d’art contemporains autochtones, d’ateliers de plantes médicinales, de tannage de peau ou au partage d’un souper traditionnel avec viande sauvage et bannique.

Via la rencontre de plusieurs intervenants, les élèves ont pu se jumeler à diverses cultures des premières nations et échanger avec eux (Abénaquis, Malécite, Attikamek, Innu, Huron-Wendat et Inuit).

«Nous n’avons eu que des commentaires très positifs par rapport au projet, non seulement de la part de l’équipe, mais aussi de nos étudiants», rapporte avec enthousiasme Lisa-Marie Cocco, animatrice à la vie culturelle à Kiuna.

L’organisme Environnement et terre, de même que le Musée des Abénakis et la rencontre du groupe de jeunes abénakis Niona a permis de compléter les échanges.  En moins d’un an, les participants retirent tout un bagage d’ouverture et de compréhension des cultures autochtones.

À leur départ, les élèves des Seigneuries ont pu remercier leurs hôtes pour leur accueil. «On est arrivés, vous auriez pu nous prendre comme des touristes, mais non, on s’est vraiment sentis bien et accueillis. Vous êtes des personnes formidables et on va tous en sortir plus grands que jamais», exprime Mickaël Baril, un élève.

«Mon carnet est rempli de plein de connaissances qu’on a apprises sur vous et que je ne savais pas en octobre», complète Laurent Lemieux.

Notons qu’un court-métrage de leur expérience sera réalisé au cours des prochains mois afin de partager leur vécu et leurs perceptions.

(Avec la collaboration de Stéphane Lévesque)