Manifeste pour une ruralité interculturelle

CULTURE. Un manifeste porteur d’un message d’inclusion vient d’être lancé. L’objectif est de faire voyager ce texte dans les différents milieux ruraux de la province afin d’inspirer certaines actions qui favorisent une intégration positive des nouveaux arrivants.

La création de ce manifeste se fonde d’abord et avant tout sur les témoignages recueillis dans diverses communautés. «  ­On a travaillé à amasser des commentaires depuis environ deux ans, donc ça cogitait depuis ce ­moment-là. On se demandait comment on pourrait rassembler les commentaires que l’on reçoit pour les mettre dans un document qui serait rendu public. C’est un peu dans cet ­esprit-là que le manifeste a été rédigé  », raconte ­Nathalie ­Lévesque, directrice générale de ­La ­Boite interculturelle, l’organisation qui se cache derrière ce manifeste.

Le texte est ainsi l’occasion de rassembler des initiatives s’orientant sur trois principaux horizons : le renforcement de la communauté, l’art et son pouvoir rassembleur, ainsi que le fossé entre l’élaboration de politiques d’accueil globales et leur application dans la communauté.

«  C’est sûr que les gens qui travaillent dans le domaine de l’immigration ou avec des nouveaux arrivants sont au courant des programmes d’accueil. Cependant, Monsieur et Madame Tout-le-monde ne sont pas nécessairement au courant des actions faites par des organismes ou municipalités. Pour nous, le manifeste, c’est l’occasion de rassembler certaines idées et de les rendre accessibles à tous.  »

Bien que l’objectif ne soit pas d’accumuler un nombre significatif de signataires, les gens sont invités à signer le manifeste pour s’affirmer en soutien à un meilleur accompagnement des nouveaux arrivants. La visée du texte demeure de rendre accessible l’information à plus grande échelle dans le but de créer un dialogue entourant l’interculturalité en milieu rural.

«  ­Dans les villes et les grands centres, c’est plus accessible qu’en milieu rural. Quand on se présente dans un village de 600 habitants, la dynamique est différente. À la suite de nos visites partout en province, on s’est vraiment aperçu du besoin qu’il y avait  », relève la directrice générale.

Les actions proposées

«  ­Le manifeste, c’est vraiment une collection de certaines actions qui sont effectivement déjà faites sur le terrain et d’autres qui ne le sont pas, précise ­Nathalie ­Lévesque. On  ouvre un dialogue et on explore ce qui est déjà fait dans les différents milieux, ce qu’on pourrait faire, puis ­peut-être en venir à d’autres idées. Tout ça est ouvert à la discussion.  »

Le manifeste propose par exemple des idées telles que créer un lieu d’échange et de rencontre pour l’apprentissage croisé des langues, mobiliser les jeunes autour de projets artistiques interculturels, et offrir une formation interculturelle aux élus et à la population locale.

Comme en témoigne Mme Lévesque, «  ­peut-être que ça va inspirer des gens à se dire qu’ils peuvent faire quelque chose dans leur communauté et explorer certaines situations. On veut aussi générer un intérêt de la part des gens à possiblement collaborer davantage et à trouver des solutions, d’autres solutions qui pourraient être mises en place dans les différentes communautés  ».

Le manifeste est disponible sur le site ­Web boiteinterculturelle.ca.