Les rencontres du Nitaskinan : un nouveau balado autochtone est lancé

ODANAK. Coop Nitaskinan lance Les rencontres du Nitaskinan, un balado autochtone qui se veut déjanté et décomplexant. Ce nouveau média permettra d’aborder des sujets du quotidien tels que la cuisine et l’univers du cinéma, d’un point de vue autochtone. Cofondatrice de la coopérative et doctorante en sociologie de la coopération, l’animatrice Karine Awashish, Atikamekw Nehirowisiw, souhaite discuter sans prétention des sujets qui la passionnent avec ses invités provenant de différentes nations.

L’équipe de la coopérative avait remarqué que les membres des communautés autochtones autour d’elle partageaient le besoin d’écouter du contenu qui leur ressemble, sans être militant. « On n’a pas toujours envie de parler de décolonisation et de réconciliation. On nous rappelle toujours que nous sommes autochtones, alors que dans notre quotidien, on est des personnes comme tout le monde qui aiment jaser et rire! J’ai envie de parler de Noël et de films d’action américains! », rigole Karine Awashish.

C’est dans cette optique que Coop Nitaskinan a créé l’espace de discussion qu’est le balado. Les épisodes intéresseront autant les autochtones que les allochtones : les points de vue présentés permettront de voir d’un autre angle des sujets qui touchent tout le monde.

Karine Awashish est curieuse et s’intéresse à plusieurs sujets. Elle aime les bonnes histoires, les soirées amicales et les repas festifs. Elle voyage beaucoup sur le territoire et parfois dans le monde, mais son ancrage reste Shawinigan, Obedjiwan et Wendake.

Deux épisodes prêts à l’écoute 

Les deux premières personnes invitées au balado Les rencontres du Nitaskinan sont Jacques T. Watso, ambassadeur culinaire de la nation abénakise, et l’artiste atikamekw Catherine Boivin.

Dans le premier épisode, « Hamburger atikamekw, sagamité et chips au ketchup », Karine Awashish reçoit Jacques T. Watso. Propriétaire de Sagamité Watso et du Café Masko à Odanak, il est passionné des cultures des Premiers Peuples et aime échanger et faire découvrir sa culture.

Au menu : histoires de chasse, indien tacos, hamburger atikamekw et « le gout absolument divin de la première bouchée fumante d’une banique frite avec de la confiture de bleuets ».

« Moi, je suis du clan de l’ours. On aime manger, nous les ours, et les Abénakis aimons la bonne bouffe et des tables bien remplies avec plein de gens autour. Durant la pandémie, je suis tombé sur un pot Mason de soupe minestrone et je me suis dit que ce serait le fun d’avoir la même chose avec la sagamité, notre soupe traditionnelle », raconte M. Watso dans le premier épisode.

Dans le second épisode, « Entre regalia, gigue et tarte au Jell-o », c’est avec l’artiste Catherine Boivin que l’animatrice s’entretient. Que ce soit pour Noël, l’Halloween ou le Pow-wow, l’artiste et influenceuse atikamekw fait le tour de l’année pour parler de leur manière de festoyer, le tout entre tradition et modernité, sans oublier quelques détails inusités.

« Ça fête fort l’Halloween à Wemotaci! Ce qui m’impressionne, c’est que le monde se déguise et que personne ne se reconnait. On passe la soirée à deviner qui est qui et on s’amuse à jouer là-dessus. On est timide, les autochtones, mais là, on lâche notre fou! », mentionne Catherine Boivin. 

Artiste multidisciplinaire atikamekw nehirowisiw, Mme Boivin demeure à Odanak. Diplômée de Kiuna, elle a obtenu son baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal. Marathonienne, danseuse de Pow-wow et « tiktokeuse », elle s’implique autant artistiquement que socialement en sensibilisant sur les réalités autochtones.

Le balado Les rencontres du Nitaskinan est disponible sur le site web de La Gazette de la Mauricie, ainsi que sur toutes les plateformes d’écoute.

Coop Nitaskinan

Les rencontres du Nitaskinan sont une activité de la programmation de l’espace culturel Onikam, situé en plein cœur de la ville de Shawinigan. Coop Nitaskinan, quant à elle, est une coopérative autochtone de solidarité qui œuvre pour le développement socioéconomique, culturel et artistique des Premières Nations par le biais de services diversifiés et de projets structurants. Elle accueille dans son écosystème des personnes physiques et morales ayant des valeurs similaires et souhaitant travailler à l’affirmation culturelle autochtone et au renforcement des capacités d’agir individuelles et collectives de la société civile autochtone.