L’art et le cardio au coeur de la vie de Catherine Boivin

ODANAK. Le court métrage 6 minutes/km de l’artiste multidisciplinaire Catherine Boivin a été sélectionné dans le cadre du Short Film Corner. Il s’agit d’un évènement soutenu par Téléfilm Canada qui sera présenté en parallèle au Festival de Cannes.

À l’origine, le tournage du film s’est présenté comme un moyen de créer des images pour une exposition sur laquelle Catherine Boivin travaillait. Comme elle le raconte, « la Wapikoni mobile était à Odanak et je leur ai dit que j’aurais besoin d’images pour mon exposition. Je voulais qu’on me voie courir, mais je voulais aussi qu’on voie où je cours ». C’est ainsi que les images captées par l’artiste et la Wapikoni mobile ont donné lieu au film 6 minutes/km, au croisement de la création d’une exposition.  

Son court métrage tout comme son exposition témoignent de son héritage culturel atikamekw.  » C’est un hommage aux femmes autochtones. Il y a beaucoup de bienveillance dans tout ça. Je rends aussi hommage à ma langue maternelle qui est l’atikamekw. Je voulais qu’on l’entende et qu’on l’écoute aussi, que les gens puissent s’en imprégner « , révèle-t-elle.

Parmi une impressionnante sélection de courts métrages, son film s’est démarqué auprès de l’équipe de Téléfilm Canada qui présente un évènement à Cannes. C’est ainsi que l’artiste prendra part aux festivités entourant le prestigieux Festival de Cannes. « C’est vraiment une belle opportunité pour promouvoir mon film, en espérant peut-être pouvoir le promouvoir pour d’autres festivals par la suite », affirme Catherine Boivin.

Par ailleurs, l’exposition qui a donné lieu aux images de 6 minutes/km se nomme Nikotwaso (Six, en atikamekw) et sera prochainement présentée au Musée des Abénakis à Odanak. « Il s’agit d’une installation numérique, donc il y a six écrans qui sont posés en cercle. Dans le fond, c’est une œuvre immersive; tu entres dans le cercle et tu vois les images autour de toi. »

L’artiste explique que les six écrans mettent en scène six femmes qui représentent les six saisons atikamekws. L’exposition propose ainsi de porter une réflexion sur la transmission intergénérationnelle au cœur des valeurs atikamekws. 

Un parcours où la course et les arts se rencontrent

Après s’être questionnée sur l’orientation de sa carrière, voilà que Catherine Boivin choisit la branche des arts visuels. « Il y a eu un éveil chez moi, un élan artistique », confie-t-elle. La femme a ainsi poursuivi des études dans le domaine à Montréal, pour finalement choisir de s’établir à Odanak. 

Entre la forte présence des arts dans sa vie, l’artiste raconte que le cardio a également une place particulière pour elle. Ayant déjà couru des marathons, elle explique pratiquer la course à pied depuis de nombreuses années déjà. « Il y a beaucoup de choses qui se passent pendant une course… Je réfléchis quand je cours, je pense beaucoup. Parfois je prie, je dédie mes courses à des personnes », témoigne-t-elle. 

À travers une pratique artistique qui allie les arts visuels, médiatiques et vivants, Catherine Boivin parvient à faire dialoguer la course à pied avec son héritage culturel et les réalités des communautés autochtones contemporaines.