Eric de Wallens: le photographe célèbre méconnu

NICOLET. Eric de Wallens n’avait certainement pas cru qu’il allait un jour quitter les climats humides et tempérés de la Belgique pour venir vivre à Nicolet.

Eric de Wallens est un ancien militaire dans les Forces navales et terrestres belges. Il est déployé en Allemagne et stationné à Siegen, en pleine guerre froide. Il y passera huit ans, mais revient à la vie civile en 1989. Il décide alors de suivre sa véritable passion, la photographie. «Les photographes à l’Armée, il fallait les tuer pour avoir leur place… et je n’ai pas pu!», dit-il moqueur.

Cette affection pour la photo, il la porte en lui depuis qu’il est petit. «Quand on est jeune, on est con et on n’écoute pas son papa». En quittant l’Armée, M. de Wallens se tape quatre ans de cours du soir pour décrocher son diplôme. L’initiative lui sied; il fera carrière dans le domaine en travaillant notamment pour un magazine de presse, en pub, de même que pour la Universal Media en Belgique.

Mais il change encore de cap. Le cœur a ses raisons. «Je suis revenu rejoindre ma chérie. Ma sœur habite Trois-Rivières depuis une quinzaine d’années, c’était une de ses amies». Alors à 58 ans, Eric de Wallens ose et quitte tout. Il vend sa maison, salue ses anciens collègues et déménage au Québec en 2017. «J’ai tout vendu en quatre mois».

Il habite aujourd’hui Nicolet. «Un gros risque. L’immigration au Canada était excessivement difficile, stressante, il a fallu qu’on prouve à l’immigration qu’on a vécu un an ensemble». Et depuis? «Impeccable, je me sens bien ici, la Belgique ne me manque pas du tout, j’ai fait le tour. J’ai vécu en Allemagne, j’ai été en reportage à droite et à gauche. J’aime bien le froid et la neige». Ça le change de l’humidité belge! «En faisant nos démarches pour trouver une maison, on est revenu dans sa ville. On y est bien. Je me suis même désigné volontaire pour le 350e anniversaire de Nicolet.»

Eric de Wallens demeure un militaire passionné. Il vient d’accepter de remplir le poste bénévole d’officier de relations publiques et éditeur-photographe du journal de la Légion royale canadienne de Trois-Rivières. Eric de Wallens est surtout un passionné d’histoire militaire et l’auteur de très impressionnante série de livres en quatre tomes, Les Volontaires de guerre des Bataillons de Fusiliers 1944 -1945, Histoires et témoignages aux éditions Le livre en papier. Une œuvre qui retrace l’histoire de 16 Bataillons de la nouvelle armée belge reconstituée après la libération de Bruxelles, le 3 septembre 1944. Plus de 1600 pages, 130 témoignages et 350 photos et documents y sont déployés. Il consacre six années de sa vie à retracer l’histoire militaire et humaine de la Seconde Guerre mondiale.

«Je suis parti en reportage auprès de militaires qui voulaient bien me parler. C’était passionnant. J’ai écrit les premières pages ici. Le premier contact que j’ai eu avec un volontaire de guerre du 4e Bataillon était le beau-père de mon épouse aujourd’hui décédée. Il était résistant dans l’armée secrète pendant la SGM. J’ai trouvé ça passionnant. J’ai voulu expliquer pourquoi et comment ces bataillons seront créés pour aider à l’effort de guerre auprès des Alliés en Belgique, au Grand-Duché de Luxembourg, aux Pays-Bas ou en Allemagne.»

Eric de Wallens se lance maintenant dans la rédaction d’un nouveau récit puisant dans l’histoire de Verdun et la chute du Fort de Vaux. «Ce fort m’a toujours intéressé, je ne sais pas pourquoi». Il produit encore quelques reportages photo. «J’ai travaillé 40 ans, c’est bien aussi.»

Eric de Wallens reste fidèle à ses anciennes amours et s’occupe à distance de la mise en page du journal de la Fraternelle du 4e Bataillon de fusiliers de Belgique et demeure proche de la Fédération royale des militaires à l’étranger de Namur et de la Royale union des fraternelles des anciens combattants.