«Énigme fatale»: quand le livre devient labyrinthe

NICOLET. C’est en quelque sorte un livre labyrinthe que propose l’auteur nicolétain Mathieu Fortin avec son nouveau roman jeunesse intitulé «Énigme fatale».

Tu te réveilles dans une grande pièce dans un lieu inconnu. Tu ignores comment tu es arrivé là, et surtout tu n’as aucune idée de la raison de ta captivité. Mais le temps presse, car la moindre erreur te sera fatale. Mais pour bien suivre l’histoire, il faut remettre les chapitres dans le bon ordre!

Ainsi, le lecteur doit trouver la réponse à une énigme qui figure à la fin de chacun des chapitres et dont la réponse ramène à la table des matières, plus précisément dans le titre d’un chapitre. Les énigmes sont variées. Certaines des réponses peuvent se trouver dans le texte, alors que pour d’autres, il s’agit d’énigmes plus générales.

«Écrire les énigmes est devenu un défi personnel. C’est un art d’écrire des énigmes. Elles doivent être courtes, punchées et pas trop compliquées. Je devais également m’assurer que les titres des chapitres n’aient pas le même mot ou un synonyme trop près afin que ça ne porte pas à confusion», explique Mathieu Fortin en soulignant qu’à la fin du livre, l’ordre labyrinthique des chapitres est précisé.

C’est son éditeur qui l’a approché pour voir si l’expérience l’intéressait.

«Le concept a beaucoup évolué au fil des discussions, confie l’auteur. Il y a eu trois versions différentes de l’histoire. On a affiné le concept et créé les énigmes. En même temps, les énigmes ne devaient pas être trop longues à résoudre afin que ça ne fasse pas décrocher le lecteur de l’histoire. Il s’agissait de proposer une immersion dans la lecture, de toujours être allumé pour bien suivre le cheminement de l’histoire»

C’est notamment en écrivant au «tu» qu’il y parvient, un exercice de style qui sert bien à interpeller le lecteur et à le faire plonger tête première dans le récit. Au-delà des énigmes, il était primordial pour Mathieu Fortin d’écrire une intrigue bien ficelée et ponctuée de rebondissements, le tout bien enrobé de suspense.

«Je pense qu’on atteint quelque chose d’intéressant, d’agréable et de challengeant pour les jeunes», soutient-il.

Légendes et toponymie

Récemment, l’auteur a obtenu une subvention de la MRC de Bécancour afin de mener un projet auprès des jeunes. Pour ce projet, il souhaite explorer la toponymie des municipalités de la MRC.

«J’ai envie de parler de toponymie depuis longtemps. Il y a plein de noms intéressants dans la MRC, comme Gentilly et Deschaillons-sur-St-Laurent. Ce sont des noms de municipalités qui sortent de l’ordinaire.

Avec les élèves de trois classes des écoles des Pins et de Sainte-Angèle-de-Laval, Mathieu Fortin décidera sur quels noms ils se concentreront. «En ce qui me concerne, je vais faire une recherche sur la vraie histoire derrière le nom de la municipalité. Je vais ensuite écrire une légende qui pourrait expliquer le nom. On va refaire cette démarche avec les jeunes pour inventer une histoire», explique-t-il.

Les élèves seront ensuite filmés en train de raconter leur légende. Le tout devrait être diffusé sur Internet ensuite. L’auteur aimerait que les vidéos soient rendues publiques sur le web avant Noël.