Des poissons géants au Quai de Sainte-Angèle

BÉCANCOUR. Tout l’été durant, on pourra dire que l’on a vu un esturgeon de 6,5 pieds ou encore une perchaude de 4 pieds au quai de Sainte-Angèle sans même exagérer!

C’est que l’artiste bécancouroise Joanie Pépin y expose cinq sculptures en aluminium représentant autant de poissons suspendus aux lampadaires du quai. À l’esturgeon et à la perchaude s’ajoutent un doré de 5,5 pieds, ainsi qu’un achigan et une barbotte de 4 pieds.

La forme du poisson est suggérée par des lattes et des feuilles d’aluminium taillées. Des insertions colorées en vinyle y sont aussi greffées.

Elle a toujours aimé la forme du poisson, sa fluidité et sa coloration. «Les formes de poissons sont infinies et ça m’inspire énormément. J’ai toujours trouvé cette forme attirante et inspirante pour la création. Je ne pense pas me départir de cette thématique de sitôt. Ç’a aussi un aspect ludique. Je ne voulais pas que ce soit la caricature d’un vrai poisson. J’y ajoute ma touche et des couleurs vibrantes», précise Joanie Pépin.

«Ce que j’aime de l’art public extérieur, c’est que ça interpelle les gens dans un milieu où ils ne s’y en attendent pas. Ça provoque une réaction. Il y a une interaction avec l’œuvre et ça habite également le lieu. C’était donc aussi important pour moi que la thématique touche les gens qui fréquentent le quai de Sainte-Angèle. Il y a notamment beaucoup de pêcheurs», ajoute-t-elle.

Cette dernière a toujours voulu réaliser des sculptures extérieures. De métier, elle utilisait essentiellement du bois avec la technique de cintrage. Puisqu’elle souhaitait concevoir des œuvres moins fragiles et qui perdureraient plus longtemps, Joanie Pépin a décidé de suivre une formation avec le sculpteur Pierre Tessier, par le biais d’un programme de Culture Centre-du-Québec.

Avec lui, elle a appris les rudiments du travail de l’aluminium lui permettant de réaliser ce qu’elle avait en tête. Pratiquement au même moment, elle appliquait sur le programme de bourses du Centre des arts et des lettres du Québec (CALQ) en vertu de l’entente territoriale.

«L’idée avec Les prises d’Angèle était de conserver ma thématique du poisson et d’utiliser sensiblement le même principe qu’avec le bois, mais avec des lattes d’aluminium. Grâce à la bourse du CALQ, j’avais les ressources pour le faire et j’ai plongé», raconte l’artiste native de Saint-Pierre-les-Becquets.

Tout s’est enchaîné très rapidement. Elle a d’abord conçu un prototype qui a été installé en septembre pour évaluer sa résistance face à l’hiver. Le prototype a finalement bien résisté aux nombreuses intempéries du dernier hiver.

«Le prototype m’a aussi servi d’apprentissage pour ensuite réaliser les cinq autres sculptures. De par mon passé de designer industrielle, je n’étais pas trop inquiète face à sa résistance aux conditions climatiques», note-t-elle.

Des pourparlers sont également en cours avec la Ville pour évaluer la possibilité de faire un don à long terme.

Vers une exposition solo

Cette première exposition en extérieur aura été riche en apprentissages divers et a ouvert des portes à Joanie Pépin.

«Ça m’a permis de grandir énormément.  Je ne fais pas de l’art pour moi. J’aime le partager, que ce soit visible. Je me questionne aussi pour la suite. Je voudrais peut-être attaquer le créneau des œuvres plus petites, mais je pourrais aussi rester dans l’art public. Les œuvres du 1% me tentent aussi et cette expérience m’a donné un aperçu du fonctionnement», indique-t-elle.

La prochaine étape consistera cependant en une première exposition solo dans un lieu reconnu, ce qu’elle aimerait réaliser d’ici deux ans environ.