Daniel Dan, le chanteur entrepreneur

MUSIQUE. Il est peu commun qu’un artiste du coin se paie le Théatre Belcourt de Baie-du-Febvre pour s’y produire comme le fera le chanteur country Daniel Dan le 20 avril prochain. Encore plus rare de le faire à ses frais pour une troisième fois.

Natif de Québec, mais habitant maintenant le Centre-du-Québec, Daniel va de ville en ville depuis plusieurs années. Des kilomètres et des kilomètres qui le mènent vers les amateurs de country tant au Québec qu’au Nouveau-Brunswick et en Ontario. Ce n’est pas rien, et ils sont peu nombreux à le faire, tous styles musicaux confondus.

Daniel Dan vit entièrement de son art. Que se soit dans des festivals, dans des bars et des restaurants, rares sont les fins de semaine de l’année où il n’est pas à l’affiche. La raison? Un mélange de compositions qui vient toucher les émotions si propres au country et des reprises de classiques appréciées par son public nombreux.

«J’ai été en business pendant 20 ans à Laval. En 2006, après une série de coups durs, j’ai tout perdu. Je me suis ramassé avec même pas 100 piastres dans mes poches. Avec des efforts, je me suis remonté. Aujourd’hui, je gagne ma vie en étant chanteur tout en me servant de mon côté entrepreneur», de dire Daniel Dan pour qui la musique, il n’y pas si longtemps, «c’était zéro pis une barre».

«Quand j’ai eu mon revers en affaires, pour me changer les idées, je me suis acheté deux guitares. Tout le temps que j’investissais à faire de la musique, je n’avais pas d’idées noires», confie l’homme avec émotions. C’est en parcourant les routes du sud des États-Unis pendant deux ans qu’il s’émerge dans cette musique typiquement américaine qu’est le country. Daniel Daniel a un coup de foudre qui le secoue depuis. «Maintenant, il y a des gens qui me disent que ma musique leur fait du bien. Que cela les aide à passer des moments difficiles», avoue-t-il humblement. Qui s’assemble se ressemble!

Ajouté à son talent de chanteur, Daniel, conscient qu’il est un produit dans un marché compétitif, veut se démarquer avec son côté entrepreneur. Albums bien produits, logo, affiches, produits dérivés comme des casquettes, Daniel s’occupe bien de ses affaires avec son alliée fidèle, sa conjointe Sylvie Desfossés.

Daniel Dan et Sylvie Desfossés, un couple uni par la musique.

«La musique nous a rapprochés. À deux, on fait un! Elle s’occupe de mes parutions sur Facebook et de la vente de mes CD en ligne. Sylvie a une très bonne oreille musicale. Elle est de bon conseil», souligne Daniel.

Une formule gagnante qui remporte du succès auprès du public, mais qui tarde un peu au niveau de la reconnaissance des institutions culturelles de sa région. Peu ou pas à l’affiche lors des festivals du secteur et absent des tribunes financées par les gouvernements, on sent une certaine incompréhension chez l’homme qui a vendu des milliers de copies de ses deux albums autofinancés. «Nul n’est prophète à son pays» dit le dicton, mais c’est mal connaitre le côté entrepreneur de Daniel Dan que penser qu’il se laissera abattre. Comme en affaires, une fois à nouveau, il se retrousse les manches et s’organise. «On me m’invite pas, je vais m’en faire un spectacle moi!», s’exclame celui qui sera à l’affiche au Théatre Belcourt de Baie-du-Febvre le 20 avril prochain.