Amener de l’eau et des gens au Moulin Michel

GENTILLY. Philippe Dumas rit lorsqu’il se remémore son premier souvenir en lien avec le Moulin Michel. C’est que ce n’est pas vraiment l’histoire ou la majesté du lieu qui avait marqué le nouveau directeur général du site patrimonial alors qu’il était enfant, mais plutôt la course des petits canards qui s’y tenait dans le cadre des festivités de la Fête nationale.

«Les canards en plastique jaune étaient placés en haut du barrage et le propriétaire du premier canard qui arrivait en bas remportait un prix. C’est anecdotique. Je n’étais même pas à l’école encore, je crois. Mais s’il n’y avait pas eu ce souvenir, je ne sais pas à quoi je me serais accroché pour connaître le Moulin, plus jeune», raconte-t-il.

Philippe Dumas est parti de Gentilly pendant une dizaine d’années pour le travail. C’était pratiquement utopique pour lui de simplement penser revenir travailler dans son patelin local.

«C’est une opportunité que je n’attendais pas nécessairement, mais qui est arrivée au bon moment dans mon cheminement, confie-t-il. J’ai un attachement fort pour Gentilly. J’ai l’impression que le sentiment de communauté et les gens ont pesé fort dans la balance quand j’ai choisi de revenir. Le Moulin Michel est un établissement que je connaissais depuis longtemps, mais que je n’avais pas fréquenté tant que ça dans ma jeunesse.»

Ces dernières années, il a occupé la direction générale de la compagnie de théâtre Pas de panique à Montréal, en plus d’œuvrer en communication et en production multimédia dans le secteur privé. Cela l’a mené à travailler dans l’industrie du spectacle comme éclairagiste et directeur de production. Philippe Dumas a ainsi participé à des tournées avec Robert Charlebois, Richard Séguin et Yoan, ce qui lui a permis de visiter plusieurs salles de spectacle à travers le Québec.

«Je veux que les gens se le réapproprient. Ils sont les meilleurs ambassadeurs que l’on peut avoir»

Philippe Dumas

«Ça m’amène aussi une expertise de l’expérience du spectateur. J’ai pu voir ce qui existe ailleurs. En accompagnant Robert [Charlebois] en France pour une tournée de deux mois, j’ai pu visiter beaucoup de salles de spectacles installées dans des bâtiments patrimoniaux. Ça m’a marqué et j’aimerais peut-être étudier ces belles actions faites de l’autre côté de l’océan pour m’en inspirer pour le Moulin», indique celui qui est également propriétaire du Café La Distributrice dans la métropole.

Son amour du patrimoine et de l’histoire du Québec et de la Nouvelle-France l’a également poussé à accepter ce nouveau défi dans son patelin natal.

Le Moulin comme outil de revitalisation

«Je me rends compte qu’un peu toutes mes expériences professionnelles m’ont préparé à ce poste. Je suis privilégié d’être là, d’autant plus qu’il y a très peu de moulins seigneuriaux encore debout et toujours en activité. L’avantage du Moulin Michel, c’est qu’il y a beaucoup d’intérêt autour et qu’il n’est pas isolé. Je veux que les gens se le réapproprient. Ils sont les meilleurs ambassadeurs que l’on peut avoir», souligne Philippe Dumas.

C’est notamment pour sa situation sur la route des Navigateurs, à l’entrée du village, que le nouveau directeur général souhaite en faire un point de rencontre pour la communauté.

«Le Moulin a le potentiel d’accueillir des touristes, certes, mais je veux aussi qu’il devienne un moteur économique, soutient-il. Je me donne le défi personnel que les gens de la place le reprennent à cœur, que le lieu devienne une fierté encore plus grande et que le Moulin puisse contribuer à la communauté en devenant un moteur économique et touristique. Avec les spectacles de Diffusions Plein Sud en hiver, la crêperie, la beauté du site et l’achalandage qui ne cesse d’augmenter chaque année, j’arrive à une belle période. C’est motivant.»

Avec le potentiel du site, Philippe Dumas est confiant que le Moulin Michel puisse agir comme un outil de revitalisation du secteur. Supporté par le conseil d’administration, il arrive avec le mandat de concrétiser un plan de développement très large qui lui accorde quelques libertés.

En ce sens, la politique de développement durable du site sera notamment mise à jour au cours des prochaines semaines. On ajoute entre autres la consigne des verres, tandis que les bouteilles d’eau seront retirées du site.

«Le Moulin Michel est la porte d’entrée du tourisme à Bécancour. Je voudrais le voir vivant tout le temps, toute l’année, encore plus. Je veux que les gens s’y sentent chez eux. J’aimerais animer davantage le Moulin en période hivernale, en plus des spectacles. On a un nouveau cuisinier qui s’en vient aussi. Ce sont plusieurs pistes pour que le site soit actif toute l’année», précise Philippe Dumas.