À bon port… en naviguant parmi les contraintes!
NICOLET. L’équipe de Halo Création a dû naviguer en mer parfois houleuse pour achever l’exposition qui prend place, depuis la mi-juillet, au Centre d’interprétation écomaritime et sur la passerelle du Parc écomaritime de l’Anse-du-Port, à Nicolet.
Matériel difficile à dénicher, retard dans les livraisons, calendrier à réviser sans cesse; voilà ce qui a rendu l’aventure plus périlleuse que prévu! Ces contraintes sont des dommages collatéraux de la fameuse COVID-19, qui s’est sournoisement invitée à bord du projet pour semer la pagaille…
Malgré tout, le capitaine Yanik Daunais et son équipe ont mené le navire à bon port, un peu plus tard que prévu certes, mais avec toute la cargaison à son bord!
« On était censé livrer le tout à la fin de l’été 2021, mais les pépins se sont succédé », rapporte M. Daunais. « L’un des principaux a été de réussir à trouver les projecteurs nécessaires au projet. Comme la salle était déjà construite, il a fallu figurer l’équipement en fonction de ses contraintes, ce qui limitait grandement le choix. On avait besoin de projecteurs capables de faire du mapping professionnel tout en étant adaptés à la hauteur du plafond, par exemple. »
L’exposition proposée est projetée sur les murs et sur une grande table d’acier placée au cœur de la pièce. Pour la projection spécifique à la table, une seule option s’offrait à Halo Création: « Il a fallu passer une commande spéciale. En temps normal, on est capable d’avoir ce genre de matériel très spécialisé en deux à huit semaines. Mais avec la COVID, les délais sont rendus beaucoup plus longs; ç’a pris huit mois avant que le projecteur désiré arrive enfin… »
L’équipe s’est aussi frottée à des enjeux techniques, notamment en ce qui concerne le contrôle de l’éclairage: « Quand on part le film, l’éclairage se tamise. On avait acheté un appareil qui détenait la fiche technique appropriée, mais une fois installé, on s’est rendu compte que ça ne fonctionnait qu’à moitié. On a fait des recherches pour finalement se rendre compte qu’entre ce qui était inscrit au devis et ce qu’on avait installé, certaines différences existaient. Ç’a pris neuf semaines avant d’avoir le bon appareil! », ajoute M. Daunais.
En cours de route, d’autres « petits trucs » ont dû être ajustés, souligne également le directeur général de Halo Création. Par exemple, comme le Centre d’interprétation est un « centre autonome », c’est-à-dire sans guide sur place, il faut que tout soit solide et sécuritaire. « Tout ce qui est fixé doit être protégé. On a installé un boîtier de sécurité pour les projecteurs parce qu’on ne voulait pas qu’ils soient accessibles; c’est chaud, alors si quelqu’un y touche, il peut se brûler. C’est le genre de détails dont il fallait absolument se préoccuper. »
« On a eu notre lot de défis, mais on est là pour trouver des solutions et faire en sorte qu’au final, l’expérience soit bonne. Je pense que c’est réussi. »
La conception
L’objectif ultime du projet était d’offrir aux visiteurs du Parc écomaritime de Nicolet une expérience accessible et simple d’utilisation. À l’intérieur du Centre d’interprétation, il suffit de presser un bouton pour que la projection audiovisuelle démarre (en français ou en anglais, au choix de l’utilisateur). Sur la passerelle, à l’extérieur, les visiteurs n’ont qu’à scanner des codes QR avec leur appareil intelligent pour entendre des pilotes du Saint-Laurent se confier sur leur vécu et sur le fleuve.
Une vingtaine de collaborateurs ont mis la main à la pâte tout au long du projet, que ce soit à la recherche, la scénarisation, la conception, la réalisation ou autre.
« La recherche de la documentation s’est faite en collaboration avec la Ville de Nicolet et la Corporation des pilotes du Saint-Laurent central. On a aussi fait quelques recherches complémentaires. Puis, on a mis tout ça ensemble. La scénariste, notre directeur de création et notre réalisateur ont analysé les éléments et fait des regroupements, puis construit le scénario de l’expérience. On a ensuite déterminé ce qui serait visuel, écrit et audio. Le processus ressemble à la production d’un film, mais plutôt que de projeter le résultat sur un écran, on le diffuse dans un espace », explique M. Daunais.
Les concepteurs doivent donc tenir compte des reliefs et traiter les images en conséquence, pour qu’elles se déploient correctement.
En ce qui concerne le balado extérieur prenant place sur la passerelle, l’équipe s’est longuement attardée sur l’aspect qu’il aurait. « On ne voulait surtout pas polluer le décor. On a opté pour des panneaux semi-transparents pour laisser passer la lumière. On a fait plusieurs tests d’impression pour avoir le bon degré de transparence qui permettait d’aller chercher l’effet souhaité. »
L’expérience imaginée est maintenant bien ancrée au Parc écomaritime de l’Anse-du-Port. Il ne reste qu’à en profiter!