Un an sur pause…

CANCER. Marie-Pier Habel a dû mettre sa vie sur pause au cours derniers mois, après avoir reçu un diagnostic de cancer du sein.

En juin 2017, la jeune femme originaire de Fortierville a découvert une bosse sur son sein gauche. Elle en a parlé à son médecin de famille, qui l’a envoyée passer une échographie. S’en sont suivi une mammographie et une biopsie. Elle a deviné, à ce moment-là, que quelque chose clochait.

Puis, elle a été convoquée à une résonance magnétique, ce qui a continué d’alimenter ses soupçons. De fait, quand le diagnostic est tombé le 25 août suivant, elle l’a accueilli sans grande surprise.

«Tout est allé très vite par la suite. Deux semaines après le diagnostic, soit le 8 septembre, j’étais sur la table d’opération», raconte la jeune femme qui, du haut de ses 32 ans, est entrée dans ce tourbillon avec résilience.

La chirurgienne lui a enlevé la tumeur et la plasticienne a ensuite procédé à la reconstruction mammaire, lui évitant ainsi d’avoir recours à une prothèse. «Je suis chanceuse car mon physique me le permettait.»

Maudite chimio…

Les mois qui ont suivi lui ont appris à vivre au jour le jour. Elle a fait de la chimiothérapie, puis de la radiothérapie. Quand elle a commencé à perdre ses cheveux, elle les a rasés. «J’ai décidé d’accélérer le processus. Les cheveux restaient dans mes mains», décrit celle qui voulait ainsi rapidement passer l’éponge sur cette étape, qu’elle qualifie d’«inhumaine».

«Je suis faite comme ça: quand j’ai un problème, je m’organise pour le régler afin de passer à autre chose dès que possible», lance la chargée de projet pour une entreprise en construction, qui fait d’ailleurs un parallèle avec sa vie professionnelle. «Tous les jours, on fait face à diverses problématiques, alors on a l’habitude de les aborder de front.»

Il faut dire aussi que Marie-Pier Habel a un moral de fer. «Je suis optimiste dans la vie. J’ai fait confiance à mon médecin et à toute l’équipe qui s’est occupée de moi. Ça c’est super bien déroulé. Les gens étaient disponibles et à l’écoute.»

Elle a par ailleurs pris le temps de cheminer une étape à la fois. «Pendant la chimiothérapie, tout ce que je faisais, c’est dormir. Je n’avais plus d’énergie. J’avais mal partout; de la racine des cheveux jusqu’au bout des ongles. Dans sa chanson « La saison des pluies », Patrick Michaud dit, à un moment donné: « Ce n’est plus vraiment mon corps. Il me tient que par le cœur ». Eh bien la chimiothérapie, c’est exactement ça… Tu n’es plus là, tant dans ta tête que dans ton corps. Tu vis, et c’est tout.»

Ensuite, il y a eu la radiothérapie. «L’énergie est revenue peu à peu. Je pense que ce qui m’a le plus aidée, c’est de m’être donné le droit de mal filer, tout en me disant que demain, ça irait mieux.»

Aujourd’hui, Marie-Pier Habel achève son processus vers la guérison. Il lui reste une dose de chimiothérapie préventive à recevoir. «Tous les examens sont beaux», se réjouit-elle.

Elle ne saura probablement jamais pourquoi le cancer s’est attaqué à elle, alors que rien ne la prédisposait à cela, n’ayant aucun antécédent dans sa famille. Mais peu importe; c’est arrivé.

Elle souhaite maintenant donner courage aux femmes qui traversent la même épreuve et qui en bavent en raison de la chimiothérapie: «Oui, la chimio, c’est atroce, mais on passe à travers. Quand tu es dedans, il faut que tu te dises qu’il va y avoir une fin un moment donné.»