Osons parler du suicide

Depuis dimanche et jusqu’au 11 février prochain, se tient la 33e Semaine de prévention du suicide au Québec. La campagne met de l’avant l’importance de la prévention et invite les gens à oser parler du suicide. Pour l’occasion, le Centre de prévention du suicide Accalmie (CPSA) souhaite faire connaître davantage ses services et ainsi inviter la population à s’y référer.

Le Centre de prévention du suicide Accalmie offre à la population de son territoire une gamme de services professionnels et spécialisés visant la prévention, l’intervention et la postvention, c’est-à-dire le suivi d’un décès par suicide. Que vous ayez des idées suicidaires, des inquiétudes pour une personne de votre entourage, que vous ayez perdu un être cher par suicide ou que votre milieu soit touché par un décès par suicide, le Centre de prévention du suicide Accalmie est là et trouve sa raison d’être dans l’aide, le soutien et l’espoir qu’il offre aux personnes qui l’interpellent.

 » Nos services couvrent l’ensemble du territoire de la Mauricie ainsi que les MRC de Nicolet-Yamaska et de Bécancour. Nous offrons un milieu physique sécuritaire et accueillant, du soutien dans la démarche de rétablissement, des interventions en situation de crise, des ateliers thérapeutiques, des rencontres individuelles, etc. Nous nous faisons un devoir d’accompagner la personne vers une réinsertion sécurisée dans la vie quotidienne et nous assurons la liaison avec les établissements du secteur public et les organismes communautaires « , explique d’entrée de jeu Patrice Larin, directeur général du CPS Accalmie.

Des statistiques encourageantes au Québec

Selon le dernier rapport de l’Institut nationale de santé publique du Québec (INSPQ), au Québec, le taux de suicide a continué à diminuer légèrement. D’ailleurs, pour 2020, le taux de suicide chez les hommes était le plus bas enregistré dans les quarante dernières années, avec 18,8 décès par 100 000 habitants, tandis que chez les femmes, ce même taux est de 5,9, le plus bas des trente dernières années. Pour M. Patrice Larin, la tendance la plus révélatrice est celle des adolescents de 15 à 19 ans, où le taux de décès est le plus bas enregistré depuis 1981. Pourtant, autant chez les adolescents que chez les adolescentes, ce sont ceux qui consultent le plus les urgences pour des idées suicidaires :  » Nous assistons à une transformation sociale importante. Les efforts déployés dans la dernière décennie rendent la demande d’aide en santé mentale plus acceptable et valorisée. Nos adolescents grandissent dans des milieux où la santé mentale est valorisée, où la détresse psychologique est mieux comprise et acceptée. En agissant de la sorte, la société indique aux jeunes que s’ils demandent de l’aide, elle offrira un soutien approprié. Pour les jeunes, c’est un apprentissage qui se traduit par un outil qu’ils pourront conserver tout au long de leur vie « , ajoute-t-il.

Plus précisément pour la Mauricie et le Centre-du-Québec, le taux de suicide poursuit également sa baisse avec un taux de 15,1 par 100 000 habitants pour les années 2018 à 2020.  » Quand je suis entré en fonction au Centre de prévention du suicide Accalmie il y a plus de 15 ans, ce même taux était de 19,5, ce qui veut dire qu’à l’échelle de notre région, ce sont 22 personnes de moins qui s’enlèvent la vie chaque année et tout ce que ça dit, c’est que l’aide existe et qu’elle fonctionne « , renchéri M. Larin.  » Je suis convaincu que la nouvelle stratégie nationale en prévention du suicide permettra de voir apparaitre de nouveaux courants, de nouvelles approches et de nouvelles philosophies qui, à leur tour, permettront de créer un impact positif sur la santé de la population et diminuer le taux de suicide au Québec. Même s’il reste encore beaucoup de progrès à faire, je dois féliciter les intervenants en prévention du suicide de notre région et de l’ensemble du Québec qui s’investissent quotidiennement à accompagner les personnes dans une période plus difficile de leur vie. Ce sont des personnes tellement importantes qui influencent de façon tangible et positive le bien-être collectif « , conclut-il.

Différents moyens de demander de l’aide sont disponibles :

• 1 866 APPELLE (soutien par téléphone)

• Suicide.ca (aide par texto, Messenger)