On s’affiche contre la pauvreté à Nicolet

En ce 1er avril, le Regroupement de la Défense des Droits Sociaux (RDDS) de la région de Nicolet et la Ressource aide alimentaire de Nicolet, membres du Collectif régional de lutte contre la pauvreté Centre-du-Québec (CLCPCQ) s’unissent à des dizaines de groupes partout dans la province pour rappeler cette réalité au gouvernement du Québec :  » Ce n’est pas un poisson d’avril. Au Québec, une personne sur dix ne couvre pas ses besoins de base.  »  Par le déploiement de bannière et d’affiches, cette action de visibilité vise également à sensibiliser la population à la persistance de la pauvreté dans leur collectivité.

 » Nous trouvions important de participer à cette action de visibilité du Collectif pour un Québec sans pauvreté, car le budget déposé le 22 mars par le gouvernement du Québec nous a confirmé que la réalité des personnes en situation de pauvreté est le dernier de ses soucis. Il est inacceptable que le gouvernement ait refusé d’accorder une attention particulière aux personnes les plus durement touchées par une hausse phénoménale du coût des aliments, de l’électricité et du logement. D’autant plus qu’elles n’ont aucun coussin de sécurité pour faire face aux imprévus  « , affirme Linda Proulx, coordonnatrice du RDDS de la région de Nicolet.  

 » Les personnes en situation de pauvreté vivent des situations de détresse psychologique qui s’ajoutent à la difficulté de ne pas pouvoir joindre les deux bouts financièrement. Leur budget ne leur permet aucune qualité de vie. Il est inacceptable qu’elle ne puisse pas se nourrir et se loger convenablement « , ajoute-t-elle.

En ce 1er avril, la porte-parole du CQSP, Virginie Larivière, dénonce elle aussi le dernier budget du Québec :  » Depuis le début de son mandat, le gouvernement a maintes fois démontré que la lutte contre la pauvreté ne fait pas partie de ses priorités. Le budget du 22 mars en est la dernière preuve. Nous lui avions pourtant suggéré plusieurs mesures structurantes, qui pourraient faire une différence à long terme dans la vie des personnes en situation de pauvreté ». 

Parmi ces propositions qui auraient permis d’augmenter rapidement et durablement leurs revenus, on retrouve l’augmentation permanente du crédit d’impôt pour solidarité, l’indexation trimestrielle des prestations d’assistance sociale et le gel des tarifs d’électricité. 

La couverture des besoins de base : un minimum

 » Tôt ou tard, le gouvernement devra bien reconnaître qu’il a la responsabilité, en vertu de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, de viser au minimum la couverture des besoins de base pour l’ensemble des citoyennes et citoyens. Il est tout simplement indécent que 800 000 personnes, en moyenne, doivent régulièrement couper dans ce qui est pourtant considéré comme essentiel. Jusqu’à ce que le gouvernement accepte de voir la réalité en face, nous continuerons de nous mobiliser, partout au Québec, pour faire entendre la voix des personnes en situation de pauvreté. « 

Dans l’ensemble du Québec, 50 bannières et des centaines d’affiches ont été déployées dans une trentaine de villes et de municipalités dans 12 régions du Québec. (MEV)