Lutter contre l’isolement des aînés… en prenant un café

NICOLET. Le Centre d’action bénévole de Nicolet (CABN) tiendra ce samedi  4 mai un grand événement dans le but de briser l’isolement des ainés et créer des liens intergénérationnels.

Animée par Claude Bolduc, l’activité «On jase-tu?» aura lieu à 13h30 à la salle Joseph-Ovide-Rousseau de l’hôtel de ville de Nicolet (180, rue de Mgr-Panet). Se voulant un moment d’échange et de partage informel et convivial, du café et des grignotines seront offerts gratuitement. En plus d’animer les discussions, l’animateur à la radio VIA 90.5 poussera aussi quelques notes de chanson comme lui seul sait le faire.

Partie d’une initiative du magazine le Bel Âge, l’activité «On sors-tu?» a vu le jour l’an dernier dans plusieurs régions du Québec. Ce mouvement a été pensé et mit sur pied pour lutter contre l’isolement social des aînés.

L’action a changé de nom en cours de route afin de coller davantage à sa mission, mais la détermination à combattre ce fléau n’a pas changé. Le CABN ainsi que la Ville de Nicolet, via son programme MADA (Municipalité amie des ainés), ont décidé de se joindre à ce mouvement provincial.

«Il est évident dans notre pratique de tous les jours que l’isolement des ainés est très présent sur notre territoire comme ailleurs. Il est important d’offrir des occasions de se rassembler et nous avons vu l’activité «On jase-tu?» comme une belle opportunité de, briser l’isolement, mais aussi d’offrir une occasion d’échange et de partage entre les générations. C’est grâce à la présence de notre travailleuse de milieu pour les ainés qu’il est possible d’organiser ce genre d’évènement, elle travaille directement sur le terrain et constate jour après jour qu’il est important de travailler ensemble pour le bien-être de nos ainés», mentionne Isabelle Bombardier, directrice générale du CABN.

Quelques chiffres

Selon plusieurs études, vivre isolé, quel que soit son âge, augmente de près de 30% les risques de décès prématuré. Environ un Canadien sur cinq de plus de 65 ans se sent seul et aimerait participer à plus d’activités. Un tiers des aînés chez nous risquent de basculer dans l’isolement social.

Cet isolement social s’installe peu à peu, à la suite de deuils (conjoint, amis), de pertes (audition, permis de conduire) ou de transitions (déménagement, départ à la retraite, proche aidance). Les soucis d’argent, de santé et de mobilité viennent souvent aggraver la situation, au point qu’on se retrouve de plus en plus esseulé, qu’on perd progressivement le goût d’aller vers les autres et qu’on a l’impression de ne plus avoir sa place.

Travailleuse de milieu pour les ainés du CABN,  Pamélie Proulx le constate jour après jour dans son travail sur le terrain. «Être isolé peut amener des problématiques graves telles que des troubles cardiovasculaires, de l’anxiété, de la dépression, la baisse des défenses immunitaires, la malnutrition, la sédentarité, les pertes cognitives, la dévalorisation», explique-t-elle.

Plus les gens seront nombreux à en parler, plus il y aura aussi une prise de conscience de l’âgisme ambiant, qui isole encore davantage les aînés fragilisés. La communauté doit veiller à ce que chacun s’y sente bien, y ait sa place et soit écouté, y compris les plus âgés. «Comment peut-on mettre à l’écart autant de Québécois avec une expérience de vie si longue et si riche à transmettre?», s’interroge Pamélie Proulx.