Emmenez-en, des légumes et des projets!

MRC DE BÉCANCOUR. Des bacs à légumes communautaires pousseront un peu partout cet été dans la MRC de Bécancour. En plus d’enjoliver les lieux, ils permettront aux citoyens d’avoir accès à des aliments frais tout près de chez eux.

Ce projet constitue l’un des trois volets d’une vaste offensive visant à améliorer la sécurité alimentaire de personnes à faible revenu et à pallier, du mieux possible, les déserts alimentaires du territoire. La Corporation de développement communautaire (CDC) de Bécancour coordonne la démarche, à la demande du Comité de développement social et collectif (CDSC) de la MRC de Bécancour.

«Les déserts alimentaires sont une réalité dans la MRC de Bécancour. De façon générale, les gens doivent parcourir une grande distance pour se rendre à un marché d’alimentation. Certaines municipalités n’en ont pas du tout. D’autres en ont un où l’offre est limitée en termes d’alimentation fraîche et variée. Le CDSC est allé à la recherche de solutions et c’est comme ça que l’idée de développer un réseau de bacs à jardinage collectif a germé, entre autres choses», explique Chantal Bisson, coordonnatrice au développement du territoire à la CDC de Bécancour.

Cinq partenaires ont sauté à pieds joints dans ce projet, qui sera déployé dans au moins neuf lieux. Ces partenaires sont le Centre de Femmes Parmi Elles, Gentilly Transit Jeunesse, LaRue Bécancour, l’Office municipal d’habitation de Bécancour et l’école primaire L’Oasis de Sainte-Françoise. Ce sont les élèves de cet établissement qui fourniront les plants et les semences qui garniront les nouveaux jardinets.

Il est bon de rappeler que depuis deux ans, une grande serre prend place sur le terrain de l’école. Les élèves y appliquent certaines notions de sciences et expérimentent diverses façons de faire pousser des plants de légumes, de fruits et de fleurs à petite échelle. «C’est un beau partenariat», souligne Chantal Bisson, heureuse que le projet englobe, d’une certaine façon, un volet intergénérationnel.

Des consultations sont en cours auprès des utilisateurs des organismes communautaires participants afin de valider leurs types de besoins (grandeur et hauteur des bacs, variétés de légumes désirées, etc.). «C’est important de le faire car c’est eux, en bout de ligne, qui vont utiliser et entretenir les jardins».

«J’ai rarement vu un projet qui coulait autant de source que celui-là! Ça paraît que ça répond à un besoin et que ça vient des gens» – Chantal Bisson à propos de l’offensive entourant la sécurité alimentaire dans la MRC de Bécancour

Une aide financière de 10 000$ a été allouée cette année à la CDC pour implanter ce projet. Elle provient du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), dans le cadre de la mesure 13.1 du Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale. Une somme supplémentaire de 4000$ se greffe à cette aide pour maintenir le projet en 2022 et 2023.

«Dans chaque lieu d’implantation il y aura un comité responsable du jardin. Il contribuera à l’entretien et décidera de la manière dont seront utilisés les surplus, s’il y en a. On veut impliquer les gens dans la démarche, du début à la fin. On est également en lien avec la nutritionniste du CIUSSS MCQ pour s’assurer qu’on valorise bien les aliments», ajoute Mme Bisson.

Deux autres volets

La réflexion en matière de sécurité alimentaire pousse également le CDSC de la MRC de Bécancour à vouloir développer deux autres initiatives en parallèle.

D’abord, le retour du marché roulant de la ferme Tissé serré est dans l’air, avec un point de service supplémentaire à Wôlinak. «La consultation vient de commencer. Les citoyens sont interpellés sur deux choix de lieux et plusieurs choix de plages horaires. Ils sont également invités à suggérer des produits», mentionne Mme Bisson, soulignant que le centre de santé de Wôlinak est partenaire.

Ce marché roulant amenait, à l’été 2020, des produits locaux frais aux résidents des secteurs Précieux-Sang, Bécancour et Saint-Grégoire. Selon Chantal Bisson, tous ces points de service seraient de retour en 2021, avec l’ajout de Wôlinak.

L’autre volet à l’étude est l’implantation du projet «Panier local solidaire», en collaboration avec la CDC de Nicolet-Yamaska et Panier local Nicolet-Bécancour qui, rappelons-le, propose des produits locaux en ligne que son équipe livre à domicile ou à un point de cueillette désigné. L’idée est de mettre à profit l’expertise et le réseau développés par l’équipe de Panier local Nicolet-Bécancour dans la dernière année afin de combattre l’insécurité alimentaire.

Pour ce faire, diverses options sont sur la table, comme ouvrir des points de cueillette dans un maximum de localités ou ajouter des légumes moches ou des produits à l’emballage abîmé à l’offre actuelle. Des solutions pour accommoder les personnes n’ayant pas d’accès à internet ou de carte de crédit sont également à l’étude.

«On a réservé un montant pour ça. On est à l’étape de consulter, de réfléchir aux meilleures options dans le but d’appliquer une solution concrète rapidement», termine Mme Bisson.