Ayat et sa grande «soeur» adoptive

IMMIGRATION. La différence d’âge est là, mais à voir la belle complicité qui les unit, on serait tenté de penser que Josette Auger est la grande soeur d’Ayat Al Hadeed. Une relation où la Québécoise et la Syrienne d’origine apprennent l’une de l’autre… en français!

Arrivée il y a trois ans au Québec avec sa famille maintenant composée de sept membres, Ayat fréquente l’école le Phare de Deschaillons. Amorçant sa 4e année, la jeune fille de Parisville apprécie particulièrement les mathématiques. Un intérêt fort utile pour celle qui rêve un jour gérer son propre restaurant. «J’aime ça faire à manger», rapporte celle qui donne un gros coup de main à sa mère Iman pour nourrir la maisonnée. D’ici là, elle bénéficie du soutien et de la belle amitié de Josette Auger, une ancienne enseignante de l’école secondaire les Seigneuries qui apprend beaucoup de la culture arabe auprès d’Ayat.

Josette s’implique comme bénévole au sein du Projet d’Accueil et d’Intégration Solidaire (PAIS). «Cela a commencé avec l’aide aux devoirs à Parisvile. On aide les enfants, mais aussi le papa et la maman pour le français», explique Josette, qui est franchement impressionnée par le progrès rapide et significatif des Al Hadeed. «Quand on prend notre retraite, on n’oublie pas les jeunes. Ça me manquait. Je trouvais cela intéressant de renouer le contact avec des enfants. Je me sens utile. Avec eux, ce n’est pas compliqué, ils courent pour venir à l’aide aux devoirs. Ils sont très motivés pour apprendre. On nous avait demandé une demi-heure trois fois par semaine. Mais oublie ça, on fait une heure et même un peu plus», se réjouit la retraitée depuis trois ans de l’enseignement, pour qui l’accompagnement à l’apprentissage de notre langue se poursuit à la maison des parents d’Ayat. «Ensemble, on regarde le courrier et on planifie les rendez-vous médicaux», dit-elle en précisant qu’Ayat joue parfois le rôle d’interprète. «J’explique les affaires que dit Josette en arabe à mes parents pour qu’ils comprennent», souligne l’aînée de la famille Al Habeeb qui adore également pêcher au fleuve.

«On cuisine ce qu’on prend», exprime fièrement la jeune fille de 10 ans qui a aussi été initiée à l’art de la production du sirop dans l’érablière familiale de Josette. «En hiver, elle nous a amenés à sa cabane à sucre. On a fait de la tire d’érable et j’ai appris à faire des crêpes», indique-t-elle, reconnaissante envers sa grande sœur «adoptive» qui lui permet de se sucrer le bec!