Alexandre Bergeron s’exile pour la radio

SAINT-LÉONARD-D’ASTON. Originaire de Saint-Léonard-d’Aston, Alexandre Bergeron a tout quitté pour répondre à l’appel du cœur que lui lançait la radio. Il vient de terminer ses études en juillet 2019 au Collège Radio Télévision de Québec, quand il voit qu’un poste se libère dans une radio francophone ontarienne. Il saute sur l’occasion et postule.

Alexandre Bergeron est embauché. Il travaille aujourd’hui pour CFRH 88,1 et 106,7 FM, une radio communautaire francophone située à Penetangueshene. On est à 160 km au nord de Toronto, sur les berges de la baie Géorgienne. La radio couvre tout le comté de Simcoe et informe les 450 000 personnes qui y vivent.

«La radio est 100% francophone, c’est la seule radio comme ça au Canada», nous dit Alexandre Bergeron, qui porte en ondes le chapeau de journaliste des bulletins de nouvelles du matin, mais surtout, celui d’animateur de l’émission Le Retour, en après-midi de 15h à 18h sur CFRH. Son baptême des ondes s’est fait tout en douceur. «Au début, t’as un certain stress. Il faut parler aux gens des enjeux locaux. Ça fait tout le temps un effet spécial».

Parfois, il faut s’expatrier pour retrouver l’adrénaline de la radio et faire ce qu’on aime. «Ça ne faisait pas la file pour m’engager à la sortie de l’école! Dans les plus petits marchés, ils cherchent souvent des gens. Une des raisons qui m’a poussé à venir, c’est oui, que je voulais faire de la radio et de deux, le directeur que j’écoutais quand j’étais plus jeune».

Alexandre Bergeron a en effet la chance de travailler sous la direction de Carl Monette, un vieux pro de la radio qu’il connaît et admire depuis longtemps et dont la réputation n’est plus à faire dans le milieu. Plusieurs anciens étudiants du Collège de Québec ont d’ailleurs lancé leur carrière dans cette radio francophone hors Québec que M. Monette dirige.

La radio dans un monde dominé par l’image?

Pourquoi la radio plus qu’un autre média? «Je suis un gars qui aime parler, écouter, avoir des discussions. C’est le seul média à mon avis où on peut avoir une proximité avec l’auditeur. La radio, c’est vrai. T’as ta voix et c’est tout. J’ai toujours apprécié écouter la radio. C’est d’avoir la chance de partager des opinions, d’entrer dans la maison des gens».

CFRH FM, c’est aussi de partir à la découverte d’une communauté qu’on ne soupçonne pas. «La réalité des francophones en Ontario n’était pas dans ma liste des priorités quand j’habitais Saint-Léonard-d’Aston. J’ai compris les enjeux», nous dit Alexandre Bergeron. «Quand je suis arrivé en septembre, c’était le 40e de l’École de la Résistance (École secondaire de la Huronie en 1979), une école francophone qui s’est battue pour survivre. T’apprends vraiment l’importance que les Franco-Ontariens donnent à leur langue, pour la préserver et faire reconnaître leurs droits. Tu vois le combat, quand tu quittes le Québec. Je trouve ça intéressant», explique l’animateur radio.

La radio CFRH 88,1-106,7 FM, c’est aussi une belle porte d’entrée pour Alexandre Bergeron qui y explore toutes les facettes du métier. «Tu prends le maximum d’expérience. En radio, il ne faut pas que t’aies peur de voyager, je pense que je l’ai prouvé», de conclure Alexandre Bergeron qui se dit ouvert à tous les défis.