Pédaler pour la santé mentale des agriculteurs

BAIE-DU-FEBVRE. Jacques Côté a commencé à pédaler il y a dix ans, tout juste après le décès de sa conjointe, emportée par le cancer.

« On m’avait dit ça pourrait aider à évacuer le stress. Elle est décédée en juin. En juillet, j’achetais mon vélo », raconte ce producteur laitier de Baie-du-Febvre.

En septembre, il relevait déjà un défi d’importance, malgré une laryngite : pédaler de Baie-du-Febvre jusqu’à La Pocatière. « J’ai appelé ça la randonnée de l’amitié. Parce qu’à tous les 100 kilomètres, j’arrêtais chez des amis que j’avais sur le parcours. »

Puis, il s’est équipé pour pouvoir pédaler 365 jours par année. Il s’est acheté une base d’entraînement lui permettant de sillonner virtuellement divers parcours à travers le monde.

Pédaler est devenu un incontournable dans sa vie pour gérer son stress et garder la forme, tant physique que mentale. 

Autre deuil

Il y a trois ans, M. Côté a été confronté à un autre deuil. Son frère, avec qui il dirigeait la ferme familiale, s’est suicidé. La détresse des agriculteurs est dès lors devenue un cheval de bataille pour lui. 

Il a plongé tête première dans un projet d’application visant à faire la promotion de la santé mentale auprès des agriculteurs : Okérico. L’idée de cette application a été lancée en 2021 par deux amis : Hélen Bourgoin et Étienne Gosselin. Depuis, elle fait son petit bonhomme de chemin. Un OBNL chargé de développer le projet a été constitué en 2022.La programmation de l’application en tant que telle a démarré en juin dernier. 

Évidemment, cet ambitieux projet nécessite temps et argent. Jacques Côté le sait, et c’est pourquoi il a tenu, cet été, à réaliser un défi sportif au profit d’Okérico : la montée du Col des Mosses, en Suisse… à vélo, bien sûr!

« C’était le parcours que j’aimais le plus faire durant mon entraînement virtuel, à cause des paysages », raconte M. Côté. Et par un heureux hasard, sa nouvelle partenaire de vie, depuis un an et demi, est d’origine suisse… et a grandi sur une ferme dont les vaches allaient justement pâturer au Col des Mosses! « Quand je faisais mon vélo virtuel, je passais à côté du chalet où elle était à l’époque! »

Joindre l’utile à l’agréable

Le couple s’est rendu en Suisse le 28 août dernier et y est demeuré deux semaines. Jacques Côté a décidé de relever son défi le 4 septembre, jour de la fête du Travail. « C’était symbolique, parce que les agriculteurs fête du Travail ou pas, ils travaillent pareil… »

Au total, Jacques Côté a parcouru 87 kilomètres dans les montagnes suisses, avec un dénivelé de 1500 mètres. « Je suis parti d’Aigle, où est situé le siège social de l’Union Cycliste Internationale. Puis, j’ai monté le Col des Mosses. Après, je suis passé par L’Étivaz, Saanen, le Col du Pillon, pour ensuite redescendre à Aigle. »

Sa conjointe (Sylvie Moser) le suivait en voiture pour capter des images du défi et pour assurer une certaine sécurité tout au long du parcours. 

Son périple a permis de recueillir plus de 4500$ pour Okérico via la plateforme GoFundMe, en trois semaines à peine. Au moment d’écrire ces lignes, il est encore possible de donner (détails sur cette page web: https://t.ly/bMAk8).