Urgence à Fortierville : Le CIUSSS n’a pas rassuré la population. Le milieu se mobilise.

SANTÉ. La séance d’information convoquée par la CIUSSS Mauricie et Centre-du-Québec a fait salle comble à l’église de Fortierville le 29 avril en soirée. Le directeur général par intérim, Carol Fillion, les gestionnaires et les médecins n’ont cependant pas réussi à rassurer la population concernant les «bienfaits» de la fermeture la nuit de l’urgence du CLSC de Fortierville. Julie Pressé, la mairesse de Fortierville ainsi que le préfet de la MRC de Bécancour, Mario Lyonnais, ont annoncé à cette occasion le lancement d’une pétition ainsi que le début d’une mobilisation qui s’amorcera dès jeudi par une première rencontre des intervenants intéressés.

«La fermeture de l’urgence, c’est non. Le préfet de la MRC de l’Érable, la mairesse de Fortierville, le comité de citoyens, la MRC de Bécancour, tout le monde est prêt. On va mettre de la pression sur Monsieur Fillion, sur notre député, on va aussi mettre de la pression sur la ministre de la Santé. On a une population qui s’est déplacée ce soir. Il y avait près de 400 personnes qui sont venues dire «oui on a des bons médecins, oui on comprend qu’ils sont fatigués, mais qu’on trouve des solutions». Le mur-à-mur en santé au Québec, ça ne marche pas. Ils commencent par fermer un shift puis ça devient un gros GMF (groupe de médecine familiale). On veut garder une urgence. On est à une heure des services ici», a souligné sans détour Mario Lyonnais, préfet de la MRC de Bécancour.

« La fermeture de l’urgence, c’est non » – Mario Lyonnais

Poursuivant sur son élan, le maire de Sainte-Françoise a demandé au directeur général du CIUSSS, Carol Fillion, de surseoir immédiatement à la proposition de fermer l’urgence de nuit au CLSC de Fortierville. Ce qu’il s’est refusé de faire. Il a quand même pris fait de la position de la population. «Je constate que c’est extrêmement préoccupant pour vous. On va prendre acte de ce qui s’est dit ce soir», a déclaré Carol Fillion.

De son côté, la mairesse de Fortierville, Julie Pressé, s’est dite très satisfaite de la participation de la population. «Ma priorité, c’est que les citoyens puissent s’exprimer et dire ce qu’ils veulent».

À ce sujet, voici certains des commentaires exprimés par les personnes présentes. Tout en soulignant la qualité des soins reçus, la quasi-totalité des intervenants a dénoncé avec vigueur la fermeture prévue de l’urgence la nuit.

«On commence par la nuit. Après c’est le samedi et le dimanche»
Guylaine Côté de Deschaillons-sur-St-Laurent

«On nous donne la parole, mais on est devant une décision qui est prise»
Monique Caron de Fortierville

«C’est un monologue. Vous avez décidé d’avance. Qu’un médecin fasse deux heures de route pour venir ici, ce n’est pas mon problème»
Michel Vézina

«J’étais là au début du CLSC. On a dû faire des démarches. On en a fait encore. Les ministères ne connaissent pas les milieux ruraux. La fierté, c’est de se tenir debout. On a à être fier de notre CLSC»
André Belanger de Fortierville

«À les entendre parler, c’est comme si l’urgence n’avait servi à rien. Ça ressemble au Titanic quand ils ont décidé d’enlever les canots de sauvetage pour donner un beau pont de promenade»
Pierre Leclerc

«Je vois une organisation qui est dans l’improvisation. Vous essayez de nous rassurer. Ça ne marche pas»
Michel Auger de Fortierville