Une reprise graduelle… et bien différente

RÉGION. Depuis lundi (4 mai), plusieurs entreprises ont pu rouvrir leurs portes à leurs clients comme l’ont fait, à la mi-avril, les centres jardins et les garages. Si l’on se fie aux témoignages recueillis auprès de certains d’entre eux la semaine dernière, on peut s’attendre à une belle reprise des activités économiques. Toutefois, celles-ci seront teintées d’une nouveauté devenue incontournable: la mise en place de diverses mesures d’hygiène et de protection.

Chez Pinard & Frères Jardiniers inc., à Sainte-Monique, on a par exemple décidé de fermer les serres aux visiteurs. Seule la serre de vente, où l’on retrouve tous les échantillons de produits disponibles, est accessible. On contrôle le nombre de clients entrants et sortants, et on y circule à sens unique. «On ne veut pas que les gens se rencontrent, indique Simon Pinard, responsable du centre jardin. On souhaite aussi s’assurer que les deux mètres de distance entre les personnes soient respectés.»

Une station de désinfection des mains a aussi été aménagée à l’entrée de la serre. La commis qui offre des services conseils est protégée par une visière, tandis que celui à la caisse est protégé par une cage de plexiglas. «Les gens sont compréhensifs, fait remarquer Simon Pinard. On fonctionne avec du personnel réduit et parfois, on peut manquer de produits. On a été deux semaines sans pouvoir produire, alors on a environ 85% de notre production habituelle.»

L’achalandage est bon, ajoute-t-il. «On sent que les gens sont intéressés à jardiner. Il y a plus de demandes, vu que les gens sont confinés, mais on connaîtra seulement à la fin de la saison l’impact réel de la pandémie. Peut-être que les gens se sont tout simplement dépêchés à venir nous voir dès l’ouverture par peur de manquer de produits? On ne le sait pas.»

Chez Mécanik SCB inc., à Nicolet, on a aussi instauré le lavage des mains obligatoire à l’arrivée des clients. On demande aux gens, dans la mesure du possible, de ne pas demeurer sur place lors du rendez-vous, étant donné la petite taille de la salle d’attente. «On accepte un maximum de trois personnes à l’intérieur, et personne n’est autorisé à aller dans le garage, mis à part les employés», indique Ghislain Bourque.

Le propriétaire confirme que tout se passe bien jusqu’à présent, même s’il a dû refuser de servir une personne qui présentait des symptômes de la COVID-19. «Généralement, le monde semble bien comprendre.»

Côté financier, il craint toutefois certaines pertes. «C’est la saison du changement de pneus qui commence, mais ce n’est pas comme d’habitude. On fait beaucoup d’entreposage [de pneus], ici, et on ne les passe pas. Les gens ne travaillent pas, et vu que les personne âgées ne sortent pas, elles garderont probablement leurs pneus d’hiver toute l’année.»

Chez Blanchette pneu mécanique de Bécancour, on ne s’attend pas non plus à faire les mêmes chiffres que l’an passé. «Je pense qu’on va récupérer une partie des pertes encourues durant le mois où l’on était fermé, mais sûrement pas tout, affirme le propriétaire Daniel Blanchette. On se demande par ailleurs si les gens feront moins d’entretien préventif et s’ils viendront nous voir seulement lorsque leur véhicule brisera. Ils dépensent moins et roulent moins.»

Malgré tout, l’enthousiasme est au rendez-vous puisque depuis la réouverture, les affaires ont repris normalement… ou presque! «On est un peu moins efficace vu qu’on fait la désinfection des véhicules quand le client arrive et lorsqu’on lui remet son véhicule, souligne Daniel Blanchette. On désinfecte toutes les parties qu’on doit toucher: volant, bras de vitesse, poignées et compagnie. Ce n’est pas majeur, mais on veut prendre le temps de le faire, et de bien le faire.»

D’autres mesures de protections ont été mises en place, comme l’installation d’un plexiglas au comptoir, la désinfection régulière des différentes zones et le respect de la distanciation. «Nos clients n’ont pas accès à notre salle de mécanique et on a espacé au maximum nos fauteuils dans la salle d’attente. On porte des gants et on se lave fréquemment les mains.»

À la pépinière Uni-vert, de Bécancour, la crise sanitaire a, somme toute, peu d’impact sur les activités. «On fait davantage de l’entretien sur des terrains privés, indique la propriétaire Sandra Baril. Normalement, la pépinière ouvre à la mi-mai ou encore en juin. Elle est toute petite, alors cette année, on va se permettre de ne l’ouvrir que sur rendez-vous.»

Elle remarque par ailleurs une hausse des demandes pour de la terre à jardin. «On en vend et en fait la livraison. C’est une bonne année pour nous», conclut-elle.