Une relance bientôt pour l’épicerie Lafond?

NICOLET. Fermée depuis un an maintenant (17 juillet 2018), l’épicerie Lafond, au centre-ville de Nicolet, pourrait reprendre du service bientôt. Un comité de relance a été formé et il entamera, vers la mi-août, une vaste campagne à travers la ville pour recueillir la mise de fonds nécessaire au redémarrage de cette épicerie de quartier.

La bâtisse a été acquise en août dernier par l’homme d’affaires et entrepreneur Jean Guévin. Dès octobre, ce dernier a été informé qu’un projet de création d’un organisme à but non lucratif s’organisait en collaboration avec le Pôle d’économie sociale en vue de rouvrir l’épicerie. Il a alors laissé en place tout l’équipement nécessaire pour permettre à cet organisme de louer éventuellement les lieux.

Les démarches s’avèrent cependant plus longues que prévu. Le conseil d’administration du comité de relance a été formé en mai dernier et avec l’arrivée des vacances estivales, le projet avance à pas de tortue. Le comité a toutefois bon espoir de pouvoir passer à la vitesse grand V vers la mi-août.

De son côté, le propriétaire prévoyait afficher sous peu, si ce n’est déjà fait, une pancarte «À louer» sur le commerce, question de ne pas fermer la porte à d’autres opportunités de location. L’idée n’est pas de couper l’herbe sous le pied au comité, qui conservera une priorité, mais bien de s’assurer que l’immeuble puisse trouver un locataire le plus rapidement possible.

Dans le voisinage, la fermeture de l’épicerie a eu un certain impact. «Comme plusieurs, je venais ici à tous les jours pour faire une petite épicerie, mentionne Clermont Bois, qui est aujourd’hui président du comité de relance. Maintenant, il faut prévoir davantage et prendre l’auto. Ce n’est plus pareil. La plupart des gens autour trouvent ça difficile.»

Il a bon espoir que le projet de relance fonctionne. «On a obtenu notre permis d’incorporation du gouvernement ce printemps. Une fois les papiers en mains, on a fait part au propriétaire qu’on était vraiment en démarches officielles. On a tenu notre assemblée générale de formation en mai et fait du recrutement auprès de la population. On a discuté du projet et on s’est assuré que tout le monde autour de la table avait la même vision.»

Cette vision commune consiste à redémarrer l’épicerie par le biais d’un organisme à but non lucratif constitué à cette fin, tel que mentionné plus haut. «On veut quelque chose de communautaire, où tous les profits seraient réinvestis dans l’entreprise. On souhaite favoriser le local et le bio, tout en conservant des prix abordables pour bien servir la clientèle défavorisée du coin.»

L’idée de s’affilier à une bannière connue a été envisagée. «On en a approché quelques-unes, mais ne sait pas encore si l’on ira de l’avant avec cette idée, indique M. Bois. On a eu des propositions intéressantes qu’on est en train d’analyser. On réfléchit aussi à la possibilité de s’en sortir sans bannière.»

D’ici à ce que la décision soit prise, le comité poursuit son travail. «On est épaulé par des gens de la MRC de Nicolet-Yamaska, qui nous aident à préparer notre plan d’affaires, à remplir tous les papiers requis et à monter nos prévision budgétaires. Une fois que tout sera ficelé, on va aller rencontrer les bailleurs de fonds éventuels, comme le RISQ (Réseau d’investissement social du Québec), Investissement Québec et la SADC (Société d’aide au développement des collectivités).»

Pour les convaincre de soutenir le projet, le comité espère réussir à recueillir une mise de fonds de 100 000$ au terme de sa campagne de financement. Ce montant viendra leur démontrer toute la crédibilité du projet, estime M. Bois.