Une intervenante psychosociale à la rencontre des citoyens

RÉGIONAL. Depuis quelques jours, Sandra Pearson parcourt les MRC de Bécancour et Nicolet-Yamaska. L’intervenante psychosociale va à la rencontre des gens dans les lieux publics pour les renseigner et leur offrir de l’aide.

Cette récente initiative a été mise sur pied par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) dans le contexte actuel de la pandémie. Plusieurs intervenants psychosociaux sont déployés sur l’ensemble du territoire de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Bien identifiées à l’aide d’un dossard blanc, ces personnes visitent divers lieux publics tels que les parcs, les centres commerciaux, les pistes cyclables et les centres-villes.

«Pour en arriver là, on s’est basé sur des observations et des anticipations, explique Geneviève Langlois, chef de service – services sociaux généraux pour le CIUSSS MCQ. On remarque que souvent les impacts arrivent après et pas nécessairement pendant la crise. Ça peut être des semaines ou même des mois après. C’est pour ça qu’on veut s’assurer de travailler en amont. Cette formule, c’est aussi parce que les gens ne sont pas toujours portés à venir vers nous pour demander de l’aide. C’est un pas de plus à faire et c’est difficile pour certains.»

«Mon défi, c’est d’aller dans toutes les municipalités» – Sandra Pearson

«Il y a aussi des gens qui vivent du stress et de l’anxiété, mais qui ne sont peut-être pas rendus au point de consulter, d’où l’importance de travailler en amont que pour ces personnes sachent à quelle porte aller cogner quand elles en auront besoin, ajoute Mme Langlois. On veut travailler en amont parce qu’on pense que ça pourrait être plus difficile pour certains lors d’une deuxième vague de COVID-19.»

L’isolement, la perte d’emploi et la limitation des contacts sociaux peuvent causer la dégradation du bien-être émotionnel des gens. L’objectif des intervenants psychosociaux est donc d’écouter et de diriger les personnes rencontrées vers les services appropriés.

Premiers constats

Dans les MRC de Bécancour et Nicolet-Yamaska, c’est Mme Pearson qui effectue ce travail. En poste depuis le 11 août, elle cumule déjà plus de 200 rencontres. «Mon défi, c’est d’aller dans toutes les municipalités, souligne-t-elle. Je veux aller à la rencontre de toutes les clientèles, autant les jeunes que les aînés, autant les entreprises privées que celles dans le domaine communautaire. L’idée, c’est de rendre les services accessibles, d’outiller et de guider les gens.»

«Ce que je constate jusqu’à présent, c’est qu’il y a de l’inquiétude face à l’inconnu, poursuit cette dernière. Il y a aussi plusieurs personnes qui s’inquiètent pour un membre de leur entourage. Je prends le temps de les conseiller pour qu’elles soient en mesure de déceler certains signes et accompagner la personne en question.»

Dans le but de rejoindre le plus de gens possible, Mme Pearson désire travailler en partenariat avec l’Union des producteurs agricoles (UPA). «Statistiquement parlant, on sait que beaucoup d’agriculteurs et agricultrices vivent de la détresse psychologique et que très peu d’entre eux demandent de l’aide, soutient l’intervenante. Il y a aussi la clientèle immigrante avec qui j’aimerais établir un contact. Ce sont aussi généralement des personnes qui n’osent pas demander de l’aide par peur de déranger.»

Mentionnons en terminant qu’il est possible d’obtenir de l’aide en tout temps en communiquant avec le service Info-Social en composant le 811.