Une centaine d’employés maritimes recherchés

Afin de répondre aux besoins de l’industrie maritime dans la région, l’Association des employeurs maritimes (AEM) a pour objectif d’embaucher une centaine de débardeurs cette année seulement pour les ports de Trois-Rivières et Bécancour.  

La croissance rapide des installations portuaires et l’augmentation du trafic maritime dans la région expliquent en partie ce phénomène. « Le contexte de main-d’œuvre chez nous est particulier, mentionne d’entrée de jeu Victor Potvin d’AEM. Ce n’est pas que les employés quittent. Au contraire, on a un taux de roulement pratiquement nul. Ici, on constate plutôt une augmentation massive des heures de travail offertes par les six employeurs qui sont installés aux ports de Trois-Rivières et Bécancour. »

À titre de comparaison, en 2018, 178 000 heures ont été travaillées alors qu’en 2021, ce nombre était de 300 000. « Les deux ports sont extrêmement proactifs pour poursuivre leur expansion, constate M. Potvin. Ils accueillent plus de navires, donc le besoin de main-d’oeuvre est plus grand. Il n’y a qu’à penser au port de Trois-Rivières qui est en démarche pour construire un terminal qui lui permettra d’augmenter sa capacité de 50 %. Dans quelques années, le port sera en mesure d’entreposer un volume beaucoup plus important de marchandise et ça se reflète sur notre réalité. »

À Bécancour, la compagnie NEAS qui s’y est installée l’an dernier a également attiré beaucoup de clients. Et Somavrac, qui est toujours la compagnie la plus occupée au port de Trois-Rivières, a connu une année record l’an dernier.

« On vit aussi une pénurie de main-d’oeuvre comme partout ailleurs et on a évidemment des besoins à ce niveau-là, mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle on a prévu embaucher une centaine de débardeurs cette année », résume M. Potvin.

Un été fort occupé

En date du 25 février, l’AEM, qui s’occupe de l’embauche des travailleurs maritimes, recensait 227 employés pour combler les besoins de part et d’autre du fleuve. « Présentement, pour une journée, on peut me demander 120 personnes réparties dans les six entreprises, pour les différents quarts de travail. Cet été, les employeurs estiment que la demande sera d’environ 160 personnes par jour », soutient M. Potvin.

Ce dernier affirme que la saison estivale a toujours été fortement occupée dans l’industrie, mais que depuis deux ans, c’est le cas également le restant de l’année.

« C’est faux de penser que c’est plus calme en période hivernale, dit-il. Depuis deux ans, on a besoin de travailleurs à l’année et je pense que ce sera toujours comme ça à l’avenir. On bat déjà des records en terme de nombre d’heures travaillées et le projet du nouveau terminal du port de Trois-Rivières n’est même pas encore réalisé. »

Du travail assuré

L’avantage pour M. Potvin et son équipe, c’est que les futurs employés sont assurés d’avoir du travail. « On sait que les contrats sont là, c’est un avantage pour nous pour l’embauche, indique M. Potvin. Les horaires atypiques, c’est aussi un avantage étant donné que c’est ce qui est recherché de plus en plus. Ça ne nous a jamais aussi bien servi. Les gens doivent être disponibles de jour, de soir et de nuit, du dimanche au samedi. »

Pour être embauché comme débardeur, il faut seulement être capable de conduire un chariot élévateur et posséder un permis de conduire valide. Par la suite, c’est l’AEM qui prend en charge la formation de l’employé. Même les personnes qui ne répondent pas à tous les prérequis peuvent, dans certains cas, être embauchées à contrat.

« Le salaire nous permet d’être compétitifs. Quelqu’un qui entre chez nous commence à 25,71 $ de l’heure, mais a la possibilité de faire bien plus en avec le taux à temps et demi le soir et la nuit. Comme ce sont des quarts de 12 heures, c’est pratiquement certain que la personne va gagner plus », explique M. Potvin.

Si pour certains le recrutement d’une centaine de nouveaux travailleurs semble être un objectif inatteignable, M. Potvin est loin d’être du même avis. Pour preuve, il mentionne que depuis décembre dernier, l’AEM a procédé à l’embauche de 58 nouvelles personnes.