Service d’écocentre: Sainte-Eulalie ne lâchera pas le morceau

SAINTE-EULALIE. Sainte-Eulalie considère que la Régie intermunicipale de gestion intégrée des déchets de Bécancour-Nicolet-Yamaska (RIGIDBNY) a failli à son devoir en fermant sa dizaine d’écocentres secondaires l’an dernier en raison de la pandémie. Une décision qui lui est restée en travers de la gorge, alors qu’elle a dû prendre elle-même en charge le service pour répondre aux besoins de ses citoyens.

Elle ne souhaite pas que le scénario se répète cette année. Elle veut aussi éviter à tout prix le pire: que la Régie ferme définitivement l’écocentre. Elle prévoit donc la rencontrer afin de discuter du dossier et s’assurer que le service soit maintenu chez elle.

Si la démarche se termine en queue de poisson, elle reprendra en charge le service en 2021 parce qu’elle le qualifie d’«essentiel». Cela représente des frais d’environ 22 000$. Cette fois-ci, cependant, elle n’entend pas absorber la facture toute seule. En effet, lors de la séance publique de janvier, les élus ont résolu à l’unanimité que, le cas échéant, «les frais reliés à la collecte des conteneurs de résidus verts [seraient] déduits des versements prévus à la RIGIDBNY».

Il faut dire que les élus de Sainte-Eulalie en ont gros sur le cœur. «Ils [la Régie] se sont servi de la COVID pour fermer tous les écocentres secondaires. Ils nous avaient dit que si on répondait à toutes les exigences [sanitaires], ils regarderaient l’option d’ouvrir le nôtre. On a fait notre travail et on s’est fait dire non», s’offusque le maire Gilles Jr Bédard, qui déplore l’attitude de la Régie dans ce dossier: «Une régie doit être innovatrice. Mais au lieu de trouver des alternatives, une mécanique, un entre-deux pour combler les besoins de la population, ils ont pensé « économie d’échelle ». Ils n’ont pas fait de rencontre avec les municipalités concernées. Ils ont coupé drastiquement et n’ont pas mesuré l’impact à long terme».

À titre d’exemple, il évoque le fait que «les gens vont jeter plus de choses dans leur bac à ordures. Le tonnage va augmenter et plus de déchets vont se ramasser dans les sites d’enfouissement.»

En 2020, la RIGIBNY a ouvert quatre écocentres sur l’ensemble de son territoire, soit à Nicolet, Saint-Grégoire, Saint-Léonard-d’Aston et Saint-Pierre-les-Becquets. «Ce ne sont pas tous les citoyens qui vont faire 14 km de route (par exemple) pour aller porter leurs résidus verts ou leurs matériaux secs [à l’un de ces écocentres]», plaide le maire, qui a été à même de constater les impacts de cela avant que le service reprenne dans sa municipalité: «Les gens faisaient plus de feux à ciel ouvert. On commençait aussi à avoir beaucoup de déchets qui se ramassaient dans les fossés ou ailleurs, le long de l’autoroute 20, entre autres.»

De mai à octobre, la municipalité a fourni le service en puisant dans son surplus accumulé. L’écocentre était ouvert trois jours par semaine. «Ç’a répondu au besoin des citoyens», estime le maire. La municipalité a appliqué les mesures sanitaires, de sécurité et de contrôle qu’elle avait proposées à la Régie et «ç’a fonctionné», ajoute-t-il.

Pour assurer la distanciation, un sens unique a été mis en place. Une personne était également en poste pour accueillir les gens et s’assurer du respect des consignes. Un centre de tri venait chercher les conteneurs à chaque semaine.

Le Courrier Sud a communiqué avec la Régie pour savoir si elle comptait rouvrir les écocentres cette année, y compris les écocentres secondaires fermés en 2020. La directrice générale, Isabelle Deschênes, a répondu que les quatre sites offerts l’année dernière «seront en opération» et que «des discussions sont en cours» afin de mettre en place «des sites additionnels».