Redonner une deuxième vie à ses vêtements

BÉCANCOUR.  Sandra Pronovost a toujours été une adepte des friperies et des ventes de garage. Donner une seconde vie aux vêtements, c’est ce qu’elle appelle « son petit bonheur ». Il était donc naturel pour elle de lancer sa propre friperie, le Grenier d’ÉliMaé. Ce petit projet qui a commencé dans sa maison de Gentilly voit aujourd’hui transiger plus de 350 morceaux chaque semaine!

Sandra Pronovost a quitté Trois-Rivières pour s’installer à Bécancour afin de suivre son amoureux pour qui il était hors de question de laisser tomber la campagne. Cependant, avec deux enfants à habiller, Sandra déplorait le manque d’endroits où se procurer des vêtements à proximité. « Il n’y avait même pas la possibilité d’acheter une paire de bas ou un pantalon en cas d’urgence », se souvient  Sandra.

Déjà habituée de vendre les vêtements de ses enfants, alors âgés de 6 et 8 ans, elle s’est mise à acheter des lots de vêtements afin de les revendre à partir de chez elle. Cependant, le petit projet l’a vite rattrapée et cela est devenu rapidement impossible de poursuivre cette aventure à partir de chez elle. L’engouement était immense!

« Ça n’avait pas de bon sens! J’avais des bacs de vêtements, classés par âge et par saison tout partout dans la maison! Dans le salon, dans le corridor, dans la salle de jeux des enfants… jusque dans le grenier! Ce n’était plus possible de poursuivre ainsi. Les gens arrivaient à n’importe quelle heure pour venir essayer et acheter leurs vêtements », raconte l’entrepreneure.

C’est donc le 1er avril 2017 que la friperie Grenier d’ÉliMaé voit officiellement le jour en aménageant dans son local de la rue des Bécassines. « J’ai signé mon bail avec Émilien Savard le 1er mars 2017. Il m’a donné ma chance et je tiens à le souligner, parce qu’il n’y a personne qui croyait en moi, sauf lui », mentionne Sandra, reconnaissante.

Petit projet devient grand

Au début du mois d’avril, Grenier d’Élimaé célébrait son 5e anniversaire. En plus d’offrir des vêtements pour les enfants et les adolescents, on retrouve parfois des jouets en boutique ainsi qu’une section pour femmes.

« C’est plus difficile d’avoir des jouets, parce que je suis très perfectionniste. Il faut qu’ils soient en parfaite condition, tout comme pour les vêtements: il ne faut pas qu’ils soient troués ou tachés, à moins que ce soit indiqué parce que c’est passable. Même que souvent, ceux-là, je vais les donner! », insiste la Bécancouroise. Également, les vêtements de maternité se font plutôt rares, car la demande est très forte.

Comment ça fonctionne à la friperie? Sandra Pronovost a de nombreuses fournisseuses qui lui vendent leurs vêtements en lots à chaque changement de saison. « J’ai beaucoup de dons aussi que j’apprécie, mais j’en ai de moins en moins avec les situations financières qui se précarisent. Les gens ont plus besoin d’argent avec l’inflation », révèle-t-elle.

Pour les vêtements pour femmes, il s’agit plutôt d’un système de consignation. « J’ai commencé en petites quantités, parce que c’est vraiment beaucoup de travail. Je suis toute seule à faire ça. Je fais mes étiquettes, je fais mes sacs, je fais le lavage, et j’identifie chacun des vêtements en consignation ».

Même si la boutique est fermée le lundi, cela ne veut pas dire que c’est jour de repos pour Sandra! Elle profite de cette journée pour faire ses livraisons à Trois-Rivières, directement chez les clientes! D’ailleurs, durant la pandémie, elle a poursuivi ses activités en livrant partout à domicile.

« Ce qui me rend heureuse de ma friperie, c’est d’aider les gens à trouver des vêtements à prix abordable, ou même de les passer au suivant à des gens dans le besoin qui parfois n’ont pas les moyens d’aller magasiner dans de grands magasins. J’adore prendre un vieux vêtement et le remettre en bon état, le prendre en photo, le mettre sur mon site et montrer que c’est encore possible de porter un vêtement pour une deuxième vie », témoigne la propriétaire.

Quelle est l’origine du nom « Grenier d’ÉliMaé »? « Ce sont mes enfants. Eliott, 16 ans, et Maeïna, 14 ans. Le grenier, c’est parce que lorsque j’ai démarré ce projet, je rangeais les vêtements que je n’avais pas le temps de trier au grenier! », conclut Sandra Pronovost.