Projet éolien : une campagne d’information pour découvrir l’envers de la médaille

SAINTE-MONIQUE Ce mardi, quelques dizaines de citoyens de la MRC de Nicolet-Yamaska se sont rassemblés sur le parvis de l’église de Sainte-Monique pour assister au dévoilement de la campagne d’information populaire du comité Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska, portant sur le projet éolien. Richard Langelier, juriste et sociologue, a également présenté une alternative juridique destinée aux municipalités de la MRC afin de mettre de l’avant le principe de précaution, la décision collective et éviter la fracture sociale dans nos communautés.

Le comité, formé de 34 membres, déplore, en son nom et celui des 941 signataires de sa pétition, le fait qu’une démarche participative, concertée et transparente ne soit toujours pas mise en place. Geneviève Dubois, préfète de la MRC de Nicolet-Yamaska, avait souligné en communiqué de presse au début du mois qu’il était possible que la MRC ne puisse déposer le projet le 12 septembre prochain (délais imposés par Hydro-Québec). « Cela laisse ses citoyens dans un flou total par rapport aux prochaines étapes et au pouvoir démocratique qui leur sera conféré. Il est déjà trop tard pour tenir des référendums sur les règlements de zonage avant le dépôt des projets », mentionne Janie Vachon-Robillard, citoyenne de Saint-Léonard-d’Aston et porte-parole pour le comité Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska.

Le comité tiendra donc quatre séances d’informations. La première sera une conférence sur les enjeux sociaux liés à l’implantation d’éoliennes en milieu habité et présentera des témoignages de riverains et militants, ainsi que le règlement alternatif de M. Langelier. Cette première séance se tiendra le 29 juin, à 19h, à la salle des loisirs de Grand-Saint-Esprit.

La seconde séance se tiendra à l’église de Sainte-Monique et proposera un documentaire et une discussion, Éoliennes : du rêve à la réalité, un exposé sur l’expérience française dans l’univers des éoliennes. Elle se tiendra le 7 juillet à 19h.

La troisième séance, prévue le 12 juillet à midi, sera une séance virtuelle Zoom avec la conférencière Sioux Berger. L’autrice et journaliste spécialisée dans les sujets d’écologie et de bien-être, parlera des agriculteurs en France et d’ailleurs en Europe qui lui ont fait part de problèmes récurrents qu’ils rencontraient avec leurs animaux depuis la mise en route des éoliennes.

Finalement, la dernière rencontre se fera le 25 août à 19h au Ludolettre de Saint-Léonard-d’Aston pour le documentaire et la discussion Éolienne : la belle illusion. Ce documentaire présente les enjeux de l’intermittence et du renouvelable, et apporte une vision du cycle complet de l’éolien, de sa fabrication à son démantèlement.

Plus tard cet automne, des rencontres sont prévues avec des experts du Collectif scientifique pour les enjeux énergétiques au Québec, dont Louis-Gilles Francoeur, Bernard Saulnier et Réal Reid.

« Notre comité a fait le maximum pour être en mesure de proposer rapidement une première rencontre d’information avec des intervenants indépendants, crédibles et sans conflits d’intérêts », assure Mme Vachon-Robillard.

Une alternative juridique pour les municipalités

Le comité citoyen propose également une alternative pour encadrer un processus concret d’études et de consultations, soit un règlement de zonage temporaire rédigé par Richard E. Langelier, en collaboration avec Me Jean-François Girard, avocat spécialisé en droit municipal et de l’environnement. Ce règlement a été envoyé à l’ensemble des équipes municipales de la MRC le 5 juin dernier.

Les municipalités qui choisiront d’adopter ce règlement disposeront de deux ans pour recueillir toutes les informations disponibles sur les conséquences de l’installation d’éoliennes industrielles sur la santé, la sécurité, le bien-être des citoyens, les autres nuisances que peuvent causer lesdites éoliennes ainsi que de réfléchir adéquatement au meilleur et plus équitable mode de partage des avantages financiers.

« On affirme que les municipalités québécoises sont intéressées à participer à la transition énergétique, mais que cette participation ne peut pas se faire au détriment de l’intérêt légitime des citoyens qui vivraient non seulement avec les avantages, mais les inconvénients », indique M. Langelier.

Lors de la présentation de ce règlement alternatif mardi matin, deux élus municipaux étaient présents afin de montrer leur appui au comité, soit Michel Veilleux, conseiller à Sainte-Monique, et Rachel Fahlman, conseillère à Saint-Zéphirin-de-Courval.

« À Sainte-Monique, nous avons choisi de travailler avec le règlement proposé par M. Langelier. Nous avons de beaux paysages qui seront défigurés par l’arrivée appréhendée des monstres de béton, d’acier et de composite que sont les éoliennes. Cette invasion pose de nombreuses questions au niveau du bruit, de la santé, de la désagrégation du tissu social, de l’écologie et de l’aspect financier, incluant la perte de valeur des propriétés », mentionne M. Veilleux.

« Il est crucial de consulter des experts, y compris les plus éminents des experts, c’est-à-dire les riverains qui ont eux-mêmes vu leur cadre et leur qualité de vie ainsi que le tissu social de leurs milieux se faire complètement bousculer par l’arrivée d’un projet éolien », ajoute Mme Fahlman qui a proposé à son conseil d’adopter le règlement de M. Langelier.