Petit survol d’une grande passion

NICOLET. Bien qu’intéressé par la photographie depuis longtemps, c’est lorsqu’il a commencé à piloter un drone que Guillaume Proulx s’est découvert une véritable passion pour la photo et la vidéo. Petit survol de ce passe-temps encore méconnu.

Guillaume Proulx habite Nicolet, en bordure de la rivière, un endroit de prédilection pour faire voler son Mavic Mini, un drone ayant la capacité de capter des images 2,7 k. «Ce que je trouve d’intéressant avec le drone, c’est que je peux prendre des photos pratiquement n’importe où, à des endroits où des caméras standards ne peuvent aller. Je peux obtenir des prises de vue vraiment spéciales», raconte M. Proulx.

Ce qu’il apprécie tout particulièrement pour les vidéos, c’est la stabilité du drone en mouvement. «Je peux traverser une partie de la forêt avec le drone tout en filmant, et la stabilité de l’appareil fait toute la différence. Comme je ne marche sur rien, que je survole, on sent pas de mouvements saccadés», explique-t-il.

Guillaume Proulx aime principalement photographier les cours d’eau et ses rives. «Certains bâtiments sont également au centre de la photographie, comme le CNDA [Collège Notre-Dame-de-l’Assomption]. Je vole au-dessus de la rivière et je vais chercher de beaux résultats, dit-il. Ce sont des points de vue qu’on n’obtient pas habituellement, à moins d’être pilote d’avion et de voler à basse altitude».

Piloter un drone, un passe-temps réglementé

Guillaume Proulx tient à mettre en garde ceux qui voudraient se lancer dans la même aventure que lui. En effet, il faut savoir choisir son drone et le lieu de son envol, car le Canada est l’un des pays avec la règlementation la plus stricte en matière de vol.

Tout d’abord, M. Proulx explique qu’il existe, bien entendu, des règles de sécurité de base lorsqu’on fait voler un drone. Il faut tout d’abord s’assurer qu’il n’y ait pas trop de gens autour, car il faut faire voler son drone à une distance horizontale de 30 mètres des passants. Faire voler son drone près des passants ou au-dessus d’eux est considéré comme une manœuvre avancée. Il faut également s’assurer que le lieu de décollage ne fait pas partie d’une zone de vol restreinte.

Le drone de Guillaume Proulx pèse 249 grammes. À partir de 250 grammes, le pilote doit détenir un certificat de pilote de drone pour opération de base ou avancées, faire immatriculer son drone et, dans certains espaces aériens contrôlés, des autorisations doivent être obtenues auprès de Nav Canada, du ministère de la Défense nationale (MDN), de Parcs Canada ou d’un exploitant d’aéroport. C’est un peu pour toutes ces raisons que M. Proulx a choisi un drone plus léger, car Nicolet est en grande partie soumise à des restrictions de vol en raison de sa base militaire et du lac Saint-Pierre.

«Pour le lac Saint-Pierre, l’interdiction de vol est active à cause des munitions explosives qui étaient auparavant lancées à partir de la base militaire. Donc toute la partie qui était utilisée à cet escient est interdite de vol. Et avec raison! Tu ne peux pas aller chercher ton drone dans un champ de tir, même s’il ne sert plus!», précise le Nicolétain.

«À Nicolet, ça prend la certification avancée et c’est très complexe à obtenir. Pour la formation, il faut entre autres connaitre toute la réglementation des espaces aériens, communiquer avec les tours de contrôle et demander des autorisations de vol. C’est une autre catégorie complètement, ce n’est plus dans le hobby!», dit-il.

Au Centre-du-Québec, une autre zone de vol restreinte se trouve à Bécancour, en raison de l’aérodrome. Bien que le vol y soit autorisé, la prudence est toutefois recommandée en raison du trafic potentiel d’hélicoptères.

Le site du Conseil national de recherches Canada (CNRC) est le seul endroit avec les cartes officielles du Canada où il est permis ou non de faire voler son drone.

Le choix de son drone

Cela fait un an que Guillaume Proulx s’est procuré son premier drone. Avant d’investir dans un drone de qualité professionnelle, il a commencé avec un drone de style jouet disponible dans les magasins à grande surface. Le coup de foudre a été rapide, et il n’en fallut pas plus pour que M. Proulx se procure son Mavic Mini. Selon ses dires, ce dernier n’a rien à voir avec son premier drone qu’il avait acheté seulement pour se donner une idée de la sensation que cela procure.

Avec son Mavic Mini, la conduite est plus précise et plus stable, car les drones professionnels sont équipés de capteurs pour détecter le sol et se connectent à des GPS. «Idéalement, pour faire décoller mon drone, celui-ci doit se connecter à douze GPS pour se garder très stable, peu importe où il se trouvera. Je peux le monter à 60 mètres, le laisser là pendant 15 minutes et il ne bougera pas. Sans ces connexions, le drone lui-même va se limiter dans son altitude. Il n’ira pas très loin non plus», explique Guillaume Proulx.

Il est possible de regarder les vidéos de Guillaume Proulx sur sa chaine YouTube, Projet Caribou.