«On est dû pour des vacances», dit le PDG du CIUSSS MCQ

RÉGIONAL. Avec la pandémie, « la communauté » du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), qui regroupe quelque 21 000 personnes, a vécu « vraiment une grosse année », a commenté le président-directeur général Carol Fillion.

« On est à la sortie de la pandémie, les gens sont majoritairement fatigués. On est dû pour des vacances. C’est vrai pour le personnel intervenant, c’est vrai pour le personnel dans les directions, vrai aussi pour le personnel de soutien et pour les gestionnaires », a exprimé le PDG lors de la séance virtuelle du conseil d’administration de l’établissement.

Carol Fillion répondait ainsi aux questions d’un citoyen qui s’informait à savoir si le CIUSSS MCQ comptait sur un personnel suffisant, en bonne condition physique et mentale, en plus de s’enquérir de la situation concernant le recours au temps supplémentaire obligatoire. Le grand patron du CIUSSS MCQ a fait savoir qu’en matière d’absentéisme, le taux oscillait autour de 8,4%. « Ce qu’on souhaite, a-t-il dit, c’est de revenir à 5,6% d’absentéisme pour des raisons de santé. »

Au sujet du temps supplémentaire obligatoire, il ne s’agit pas d’une pratique de gestion souhaitée au CIUSSS MCQ, aux dires de M. Fillion. Mais la situation l’exige dans certains contextes. « On y a recours vraiment en situation de bris de services », a-t-il précisé. Le PDG a fait valoir, par ailleurs, la précieuse présence des nouveaux préposés aux bénéficiaires dans les centres d’hébergement et de soins longue durée (CHSLD) qui ont permis de réduire de plus de 30% le temps supplémentaire.

« Et pour le personnel infirmier, avec la réorganisation du travail, avec la transformation de postes à temps plein, on a réussi à diminuer de 10% le temps supplémentaire », a indiqué Carol Fillion. Mais cela ne suffit pas. « On est encore loin de notre idéal qui se situe en deçà de 5%. On est toujours un peu plus élevé. On doit continuer nos efforts », a-t-il renchéri. Voilà pourquoi les énergies de l’ensemble du CIUSSS MCQ porteront, a-t-il souligné, sur deux engagements principaux.

D’abord un plan de rétablissement que se donne chacune des directions avec des engagements et des objectifs afin de construire « un nouvel équilibre ». « La vie ne sera plus jamais comme celle d’avant la pandémie. Il faut apprendre de ce qu’elle nous a permis de développer, a-t-il exprimé. Il faut garder certaines choses très vivantes et les meilleures pratiques qu’on a développées. »

Et puis le PDG a souligné l’importance de l’accompagnement du personnel pour « qu’il soit confortable, en santé et qu’il s’actualise à travers les mandats de travail et les postes visés dans notre établissement ». Carol Fillion a parlé d’un virage humain, virage entamé avant la pandémie et qui s’est poursuivi par la suite. « Par contre, on a accusé un retard sur les échéanciers que l’on souhaitait parce que nous nous sommes affairés à beaucoup d’autres activités », a-t-il signalé.

Main-d’œuvre

Le CIUSSS MCQ parvient à recruter du personnel, comme en font foi les 6700 personnes engagées au cours de la dernière année. Par contre, la rétention semble poser problème. L’établissement a assisté au départ prématuré de plus de 2000 de ces 6700 personnes. « On continue de travailler pour bien comprendre ce qui fait qu’une personne décide de repartir du CIUSSS MCQ. Il faut agir de façon à contrer les obstacles que les personnes peuvent rencontrer », a soutenu le PDG tout en assurant que l’organisation souhaite se doter d’un véritable portrait de la main-d’œuvre et « établir des ratios équitables permettant d’atteindre les objectifs qu’on souhaite dans l’ensemble de nos services ».

Le grand manitou du CIUSSS MCQ a parlé de l’optimisation des titres d’emploi, de s’assurer, en fait, que les employés occupent les bons postes pour lesquels ils ont été formés. « On sait que les nouvelles générations ont besoin de déployer leurs ailes, ont besoin de défis et veulent expérimenter ce qu’ils ont appris. Notre objectif, a conclu Carol Fillion, c’est de continuer et de devenir encore plus un employeur de choix, d’être à l’écoute de notre personnel, de lever les obstacles le plus rapidement possible pour que chaque personne puisse déployer ses ailes au maximum et qu’on ait une action bienfaisante pour ne pas contribuer à la détérioration de l’état de santé des 21 000 personnes qui forment la communauté du CIUSSS MCQ. »