Moulin Michel: une rivière restaurée… pour une pérennité assurée!

BÉCANCOUR. Sous l’impulsion de la Société des amis du Moulin Michel, une imposante équipe d’experts s’attaque aux problèmes de sédimentation et de débordements fréquents qui affectent la rivière du Moulin et qui met à risque les installations du site historique du Moulin Michel, à Bécancour.

Au cours de la dernière année, cette équipe a caractérisé la rivière et son bassin versant. « On a ciblé les besoins de restauration, les améliorations à faire et les secteurs où intervenir pour améliorer l’état de santé de la rivière », indique Emmanuel Laplante, directeur général du Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour (GROBEC). 

Maintenant, une deuxième phase s’amorce : la mise en action. Des aménagements seront réalisés en 2024 dans l’optique de renaturaliser la rivière du Moulin.

Renaturaliser, c’est essayer de ramener un milieu à son état le plus naturel, explique Sylvio Demers, hydrogéomorphologiste pour la Firme Rivières inc.. »Les problèmes d’inondation et de sédimentation [dans cette rivière] sont reliés à nos actions menées dans le passé. C’est la dégradation du milieu naturel qui a mené à cette situation-là ».

La renaturalisation de la rivière du Moulin passera par une série de mesures qui restent encore à déterminer. Elles se préciseront au fur et à mesure que seront rencontrés les propriétaires forestiers et agricoles qui bordent la rivière. « On laissera une très grande place à la concertation », mentionne Andréanne Blais, du Conseil régional en environnement du Centre-du-Québec (CRECQ), l’organisme vers lequel la Société des amis du Moulin Michel s’est tournée pour initier ce projet novateur. « On écoutera leurs craintes et leurs idées, tout en tenant compte de ce que nos études ont révélé. »

« On aime l’approche collaborative de ce projet », révèle Yann Bourassa, conseiller en aménagement et environnement au sein de l’Union des producteurs agricoles du Centre-du-Québec. « Elle encourage le partage des connaissances, des idées et des perspectives. On n’identifie pas le producteur comme la source du problème, mais comme faisant partie de la solution. Ce sont eux qui occupent le territoire. C’est avec eux qu’on doit réussir à passer à l’action et à obtenir des résultats. » 

Le type de recommandation soumis aux propriétaires sera adapté à leur parcelle de terrain. Ce pourrait être, par exemple, une bande riveraine élargie ou l’implantation d’aménagements hydroagricoles. « Notre défi est de trouver des solutions gagnantes-gagnantes pour l’agriculteur et l’état de santé de la rivière », mentionne M. Demers. 

Ce tour de force passera par une collaboration sans précédent au Centre-du-Québec. C’est en effet la première fois qu’un projet d’envergure regroupe l’expertise des professionnels de l’eau, des milieux naturels et du monde agricole, mentionne Andréanne Blais. « Cela aura des retombées significatives sur la santé de ce cours d’eau ».

« On espère que cette approche soit un succès et serve de modèle à de futurs projets », renchérit M. Bourassa.

Le projet de renaturalisation de la rivière du Moulin est rendu possible grâce à une contribution du Programme Interaction communautaires, lié au Plan d’action Saint-Laurent 2011-2026, et mis en œuvre par les gouvernements du Canada et du Québec. Soulignons aussi l’apport financier de la Fondation Alcoa et de la Fondation de la faune du Québec au projet.