MicroEntreprendre Centre-du-Québec: petite équipe, gros engagement

NICOLET-BÉCANCOUR. Il y a quelques mois, la petite équipe de MicroEntreprendre Centre-du-Québec s’est engagée à devenir un vecteur de changement en matière de développement durable. Elle s’est alors mise en action. La première étape? En imprégner sa gestion interne!

« On est une équipe de trois employées. À la base, on fait chacune personnellement, à la hauteur de notre possible, des efforts pour l’environnement. Ça nous tient à cœur », souligne d’entrée de jeu la directrice générale Kim Côté. « Mais là, on va encore plus loin. »

Elle raconte qu’à l’été 2022, sa collègue Chantal Grenier a assisté à l’assemblée générale annuelle de la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) de Nicolet-Bécancour. Elle s’est sentie interpellée par le bilan du programme ProAction, qui propose un service d’accompagnement en développement durable aux entreprises du territoire depuis 2017. Son but est de les aider à adopter des pratiques d’affaires écoresponsables et à améliorer leur performance environnementale, sociale et économique, notamment en formule « cohorte ».

Madame Grenier y a vu un beau défi à relever en équipe. Elle a donc soumis l’idée d’intégrer cette cohorte à ses collègues. « J’ai apporté l’idée au conseil d’administration en septembre, et on a embarqué. Ça cadrait avec nos valeurs, d’autant plus qu’on portait déjà, depuis un certain temps, une attention particulière au volet développement durable dans les projets d’affaires des entrepreneurs qu’on accompagne », mentionne Mme Côté. 

En même temps, c’était l’occasion rêvée de montrer qu’une toute petite organisation pouvait entreprendre de grandes choses en matière de développement durable. « On voulait agir comme modèle et démontrer aux organismes que même si on fait un travail de bureau, on peut avoir un impact, même si ça peut paraître minime. »

Du concret

L’une des premières actions posées a été d’instaurer des changements d’habitudes à l’interne, par exemple de privilégier des boîtes à lunch zéro déchet. Un rebrassage de la gouvernance a aussi été mené. Le processus a notamment fait naître une politique du développement durable portant une attention particulière au bien-être des employés (avantages sociaux, ergonomie…) et comprenant une politique d’achat local cohérente à la vision adoptée.

De plus, l’empreinte écologique de l’organisation a été scrutée à la loupe. Pour la limiter au minimum, il a été décidé que la vaisselle réutilisable régnerait en roi et maître lors de ses événements spéciaux et conférences de presse. Fini, les verres jetables et les serviettes de papier!

D’ailleurs, cette nouveauté tombe à point puisque MicroEntreprendre fêtera son cinquième anniversaire l’an prochain avec la tenue de diverses activités. « Ça va générer beaucoup de participation en présentiel; il y a aura peut-être de 5 à 10 activités en lien avec ça. Or, ce genre d’événement génère habituellement une grande quantité de déchets, et on souhaitait vraiment éliminer ça de notre côté. On sera prêt au bon moment! », souligne Mme Côté.

Puisque l’organisation dessert l’ensemble du Centre-du-Québec, elle s’est également intéressée à ses déplacements. « Depuis longtemps, on favorise le virtuel, lorsque possible. Ça nous aide à diminuer les frais de déplacement et l’émission de CO2. On prône aussi le covoiturage. D’ailleurs, pour encourager cette pratique, on a mis en place un incitatif financier: le remboursement des frais de déplacement est plus élevé quand il y a du covoiturage. »

Deuxième étape

Toutes ces actions tendent à influencer positivement sa clientèle. « On voulait donner l’exemple. Selon nous, il fallait le faire soi-même avant de demander aux entrepreneurs d’inclure le développement durable dans leur vision et dans leur plan d’affaires », mentionne Kim Côté. « On se dit que si chaque entreprise en démarrage a ce souci-là en tête, ce ne peut qu’être bénéfique à tous les niveaux. C’est une philosophie qu’on souhaite transmettre à notre tour. Ça fait partie de notre discours. »

Dans un deuxième temps, l’équipe de MicroEntreprendre Centre-du-Québec aidera aussi de façon concrète les entrepreneurs de la région à passer à l’action, notamment en créant des incitatifs et des outils, dont la teneur exacte reste encore à déterminer. « On développera tout ça au courant de l’année, avec l’aide de la SADC », annonce Mme Côté. « On souhaite quelque chose de réaliste qui, surtout, porte à l’action dès le démarrage du projet de l’entrepreneur.  On veut que le plus grand nombre embarque dans le mouvement du développement durable. »

Kim Côté rappelle que le temps et l’argent investis en développement durable permettent souvent de grandes économies au sein de l’entreprise ou organisme qui emprunte cette voie. Voilà donc une avenue intéressante à explorer par tout entrepreneur, qu’il soit en démarrage ou en croissance!