Les services aux élèves affectés par la pénurie du personnel professionnel

Les régions du Centre-du-Québec et de la Mauricie n’échappent pas à la pénurie de professionnels de l’éducation, que ça soit dans les écoles ou les centres de services scolaires. Une enquête révèle que la prévention est de plus en plus difficile à réaliser, alors que le personnel peut intervenir uniquement en cas d’urgence.

Lors d’un point de presse virtuel tenu jeudi, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat du personnel professionnel ont dévoilé les grandes lignes d’un sondage sur les conditions de travail. Selon ce sondage, 82% des professionnels de l’éducation en région affirment que les élèves n’obtiennent pas les services professionnels auxquels la Loi sur l’instruction publique leur donne droit

« De plus, la même proportion de professionnels soutient qu’ils ne sont pas en nombre suffisant pour répondre aux besoins des élèves. C’est vraiment alarmant et préoccupant », a résumé Alexandra Vallières, présidente du SPPQCCQ-CSQ.

Mme Vallières fait valoir que ce manque d’effectifs prolonge les listes d’attente en lien avec l’obtention de services.

« L’attente peut aller jusqu’à un an et même un an et demi », a-t-elle mentionné. Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, fait remarquer que la situation au Centre-du-Québec et en Mauricie s’apparente à celle vécue dans l’ensemble du Québec.

« Notre sondage, qui a reçu plus de 4000 réponses, indique que 41% des professionnels songent à quitter leur emploi. Les raisons invoquées sont, par ordre d’importance, les salaires trop bas (50%), la lourdeur de la tâche (47%) et le manque de reconnaissance (45%) », a-t-il souligné. 

M. Landry ajoure que 61% des répondants affirment être en surcharge de travail. « Nous avons pourtant plusieurs solutions à suggérer, dont le télétravail, des horaires plus flexibles et la plus grande facilité d’obtenir des congés, pour ainsi attirer et retenir davantage de personnel auprès des élèves », a-t-il dit. Marie-Ève Rousseau, vice-présidente de la FPPE-CSQ, cite l’exemple de la polyvalente La Samare de Plessisville qui souffre grandement de la pénurie de psychologues.

« La situation actuelle est une véritable aberration. Avec le temps, des collègues partis à la retraite ou qui ont trouvé un autre emploi n’ont pas été remplacés. C’est un immense vide à combler. À long terme, ça épuise et ça éreinte les gens en place », a-t-elle déclaré.

Les professionnels de l’éducation en région sont par ailleurs, comme partout au Québec, largement en faveur d’une grève si c’est nécessaire, avec un vote positif à 90%. M. Landry déplore la stagnation au niveau des discussions entre la partie syndicale et Québec. « Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle qui ne cesse de se détériorer », a-t-il déploré, espérant que les besoins des élèves fassent partie des priorités.