Les professionnels de l’éducation manifestent devant le bureau de Donald Martel

BÉCANCOUR. En grève, le Syndicat du personnel professionnel du Cœur et du Centre-du-Québec (SPPECCQ-CSQ) a manifesté le 29 avril devant le bureau du député Donald Martel. Un geste voulant signifier «leur profonde insatisfaction à l’égard des offres inacceptables faites par le gouvernement à la table de négociation».

«Ça fait déjà plus d’un an que l’on a été forcé d’aller négocier… On va aux tables de négo et il n’y a rien qui se passe… Donc, c’est pour cela que ce matin, on est un peu tanné et on veut que ça se règle… Oui, il y a les conditions salariales… mais on vit une pénurie de main-d’œuvre. Il y a beaucoup de professionnels qui pensent quitter le milieu scolaire… C’est quand même assez dramatique… Pour nous les jeunes, c’est important. On offre des services essentiels», souligne Daniel Allard, vice-président de SPPECCQ-CSQ.

Une tendance qui se confirme dans un sondage publié récemment par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ). «Les conditions de travail des professionnelles et professionnels de l’éducation œuvrant dans les écoles de la région du Cœur et du Centre-du-Québec sont à ce point difficiles que le quart d’entre eux songent à quitter leur emploi», indique une enquête menée auprès de leurs membres des centres de services scolaires de la région.

Notons que parmi ceux qui songent à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite, 57 % souhaiteraient occuper un emploi différent tout en demeurant dans le secteur public.

Les principales raisons évoquées par celles et ceux qui souhaitent quitter leur emploi sont la lourdeur de la tâche pour 68 % d’entre eux et le manque de reconnaissance pour 45 % des répondants.

La présidente du SPPECCQ-CSQ, Alexandra Vallières, ajoute que tous les professionnels interrogés déplorent de ne pas pouvoir intervenir auprès de tous les élèves ayant des besoins, ni même agir dans un contexte de prévention.

Ainsi, 78 % des répondants soutiennent que seuls les élèves qui présentent les problèmes les plus urgents ont accès aux services, alors que 72 % disent ne pas avoir le temps de faire d’interventions préventives et 71 % reconnaissent qu’il leur est impossible de faire le nombre de suivis qu’ils jugent requis.

D’autres données sont aussi préoccupantes selon le syndicat. Par exemple, 57 % des répondants attribuent la surcharge de travail au fait qu’il y a un manque de ressources professionnelles dans leur corps d’emploi, mais également de manière générale.

Finalement, les personnes interrogées sont d’avis que le manque de ressources professionnelles est causé par l’incapacité à combler les postes (71 % des répondants) et par le non-remplacement des personnes absentes (63 % des répondants).