Les employés de la SAQ en grève 

Après plus d’un an de négociation, toujours sans entente sur les aspects normatifs de leur convention, les 5000 employés de la SAQ en ont assez et veulent accélérer le rythme de négociation : ils exerceront une première journée de grève aujourd’hui (mercredi). À moins d’avancées significatives à la table de négociation, le débrayage pourrait se poursuivre demain (jeudi). 

La question de la précarité d’emploi est au coeur des discussions. Le syndicat déplore que la SAQ maintienne un bassin de milliers d’employés à temps partiel et sur appel plutôt que de consolider l’ensemble des heures travaillées dans des postes permanents donnant notamment accès à l’assurance collective. 

« C’est près de 70% des employés de la SAQ qui sont à temps partiel et sur appel, qui ne savent jamais quand, ni combien d’heures, ils pourront travailler à la prochaine séquence de paye », rappelle le délégué du SEMB-SAQ–CSN Mauricie Centre-du-Québec, Jean-François Bordeleau. « Attendre sept années avant d’avoir accès à des assurances, ça n’a aucun bon sens en 2024, encore moins quand tu travailles pour l’État québécois. » 

Pour Pascal Bastarache, président du Conseil central du Coeur du Québec, la SAQ va à contre-courant des meilleures pratiques pour attirer et retenir la main-d’oeuvre. « La direction de la SAQ se plaint du fort taux de roulement de ses employés, mais on dirait qu’elle fait tout pour les faire fuir. Les employés de la SAQ ont le droit d’avoir un horaire stable, prévisible et adéquat. » 

« La SAQ procure de grands bénéfices financiers à la société québécoise, certes. Mais il y a des limites à les faire sur le dos des travailleuses et des travailleurs », déclare Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). 

Avenir des emplois 

Dans le cadre de la présente négociation, le syndicat des employés de la SAQ désire améliorer l’accès du personnel à la formation et augmenter le nombre de conseillers en vin et de coordonnateurs en succursale afin de renforcer le service à la clientèle. 

Le personnel souhaiterait également pouvoir préparer en magasin les commandes effectuées sur Internet. À cet effet, le syndicat reproche à la direction de s’entêter à concentrer dans son centre de distribution de Montréal la préparation des commandes pour l’ensemble du Québec; centralisation responsable des délais de livraison de cinq jours et des résultats décevants des ventes effectuées en ligne. 

Par ailleurs, la partie syndicale dénonce le souhait de la direction de chercher à faciliter la fermeture de succursales de la SAQ en région afin de les remplacer par des permis privés d’agence. En plus de constituer un recul des emplois, une telle mesure viendrait miner l’offre à la clientèle en région, estiment les employés. 

Le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employés de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres oeuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.