L’église de Sainte-Cécile-de-Lévrard est vendue

SAINTE-CÉCILE-DE-LÉVRARD. L’église de Sainte-Cécile-de-Lévrard est désormais la propriété de trois couples de la région de Québec oeuvrant dans le milieu du spectacle (cirque, danse, sonorisation, électricité…). La transaction a été officialisée le 13 octobre, chez un notaire de la Capitale nationale.   

Les acheteurs sont Maude Arseneault et Raphaël Dubé, des acrobates ayant déjà travaillé pour le Cirque du Soleil; Mélanie Girard et Carl Lespérance du groupe Électrolight, une entreprise se spécialisant dans la location et l’installation d’équipement électrique pour l’événementiel; ainsi que Sonia Montminy et Patrick Paquet, des professionnels du monde du spectacle. Ils projettent d’aménager l’église en lieu de création et de répétition de spectacles à moyen terme.

Pour le moment, ils ont obtenu de la municipalité des permis les autorisant à changer le revêtement de plancher et à réaliser des travaux d’électricité. Un conteneur est déjà installé sur le site.

Le marguillier Bob Lemay indique qu’avant de conclure la vente, une partie du terrain a dû être réhabilitée à deux reprises en raison de la présence inattendue d’huile à chauffage. Le processus a été complété cet été, rendant possible la transaction.

On se rappelle que l’église a été fermée de façon précipitée en mai 2019, après une infiltration d’eau qui avait affaibli la structure du clocher. Pour éviter tout risque, l’Assemblée de Fabrique de la Paroisse Saint-Jean-Paul-II avait alors dû procéder à la descente des cloches et de la flèche. Par la suite, la décision de vendre le bâtiment est devenue inévitable en raison du coût des travaux jumelé à celui de l’entretien du bâtiment, qui devenait trop lourd à supporter.

La covid est venue ralentir le processus de vente. Une agence immobilière a donc été embauchée pour vendre le bâtiment. Les pourparlers avec le trio d’acheteurs se sont amorcés en avril ou mai dernier, rapporte M. Lemay : « Ce sont des gens super sympathiques et dynamiques », se réjouit-il.

La fin d’un chapitre avant le début d’un autre

La vente de l’église clôt un chapitre important de l’histoire de ce bâtiment. D’ailleurs, lorsque les pourparlers sont devenus plus sérieux, la Fabrique a décidé de tenir une célébration de la parole dans l’église, pour permettre aux gens de s’y réunir une dernière fois. Près d’une centaine de personnes s’y sont présentées, le jour de la Saint-Jean-Baptiste: « Elle a été célébrée par Monseigneur André Gazaille. Des gens de toutes les générations étaient présents, y compris de nombreux anciens bénévoles, servants de messe, chanteurs dans la chorale, etc. », souligne Bob Lemay. « Les grandes lignes de l’histoire de l’église ont été racontées, du début des démarches pour construire l’église jusqu’à aujourd’hui. »

La parole a aussi été donnée aux citoyens, qui ont pu raconter des anecdotes et des souvenirs. « Ce fut un moment rempli d’émotions pour plusieurs », précise M. Lemay. « Les gens avaient vraiment un goût amer de la façon dont l’église avait été fermée. C’est pour cela que nous tenions à ce que les gens y reviennent une dernière fois. Tout le monde est parti en paix, le cœur plus léger. »

Il souligne qu’à la sortie de l’église, chacune des familles qui avaient fait un don pour le chemin de croix à l’époque a pu repartir avec une station de celui-ci.

En ce qui concerne les trois cloches de l’église, elles ont été achetées par la municipalité de Sainte-Cécile-de-Lévrard, qui les exposera à un endroit stratégique éventuellement.

Quant à la croix qui trônait en haut de la flèche, elle demeure la propriété de la Fabrique pour le moment. Elle pourrait aboutir à l’église de Saint-Pierre-les-Becquets ou Manseau, sinon dans un cimetière, confie M. Lemay: « On n’a pas encore décidé ce qu’on fera d’elle ».