Le froid peut s’avérer être un ennemi sournois
Les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs et des travailleuses lors du travail à l’extérieur par temps froid sont bien réels. Ils peuvent mener à des gelures et, dans les cas plus graves, à l’hypothermie et à des lésions physiques permanentes.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) rappelle donc aux divers milieux de travail l’importance de la prévention lors de l’exposition au froid et de l’application des mesures appropriées pour se protéger.
Éléments à surveiller
L’exposition au froid, peu importe sa durée, peut affecter la santé et la sécurité des travailleurs dès que la température ambiante (à l’abri du vent) est inférieure à 5 °C. Elle peut causer l’hypothermie ou, encore, affecter les extrémités du corps (doigts, orteils, nez, joues, oreilles). Il est alors impératif d’être vigilant.
En présence de froid intense, l’employeur doit mettre en place des mesures préventives pour fournir à ses travailleuses et travailleurs des conditions sécuritaires. De leur côté, ces derniers doivent appliquer ces mesures et surveiller l’apparition, sur eux-mêmes et sur leurs collègues, de signes de gelures ou d’hypothermie, soit :
- une sensation de picotement;
- un engourdissement progressif;
- la perte graduelle de la sensibilité;
- des rougeurs avec plaques blanches inégales;
- une peau blanche, glacée, cireuse et parfois dure.
Facteurs de risque et mesures de prévention
Les trois principaux facteurs de risque à considérer lors d’une exposition au froid sont : les basses températures, le vent et les précipitations (pluie et neige).
La mise en place de moyens de prévention adaptés aux tâches à exécuter permet de protéger la santé et d’assurer la sécurité des travailleuses et des travailleurs. Il peut s’agir de :
- chauffer le poste de travail, si possible;
- mettre à disposition des abris chauffés et, si possible, des boissons chaudes;
- recouvrir les poignées et les barres métalliques d’un isolant thermique;
- porter des vêtements adaptés à la température et à la nature des tâches à exécuter – plusieurs épaisseurs, s’il le faut – et se couvrir la tête et les extrémités;
- alterner les périodes de travail et de réchauffement;
- réorganiser le travail pour accomplir les tâches prévues à l’extérieur durant les périodes les plus chaudes de la journée;
- mettre en place un régime d’alternance travail-réchauffement.
Monoxyde de carbone : redoublez de prudence
En hiver, les gelures et l’hypothermie ne sont pas les seuls risques pour les travailleuses et les travailleurs. Certains outils ou appareils de chauffage peuvent dégager du monoxyde de carbone.
Ce gaz asphyxiant sans couleur ni odeur peut causer des intoxications graves allant jusqu’à la mort. Celles-ci surviennent particulièrement en automne et en hiver. Le risque d’intoxication provient le plus souvent de l’utilisation, dans un espace fermé, semi-fermé ou mal ventilé, de dispositifs de chauffage, de véhicules, d’équipements ou d’outils actionnés par un moteur à combustion interne tels que les génératrices, les scies, les souffleuses et les chariots élévateurs. Lorsque vous utilisez l’un de ces appareils, assurez-vous qu’il est en bon état et que l’espace où vous vous trouvez est bien aéré afin de réduire le risque d’exposition au monoxyde de carbone.
L’inhalation de ce gaz peut causer des maux de tête, des nausées, des vomissements, des étourdissements, des troubles de la vision et du jugement, une sensation de sommeil, de la confusion, des convulsions ou une perte de conscience, voire le décès. Si vous constatez l’un ou l’autre de ces symptômes, quittez rapidement les lieux en laissant les accès ouverts et appelez les services d’urgence.