Le Centre l’Assomption a inauguré son «village intérieur»

SAINT-LÉONARD-D’ASTON. Un an de travaux aura été nécessaire pour mettre sur pied la nouvelle section dédiée aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer au deuxième étage du Centre d’hébergement l’Assomption de Saint-Léonard-d’Aston.

Dans le jargon officiel, il s’agit d’une «unité prothétique», c’est-à-dire une zone réservée spécifiquement à cette clientèle, et dont l’accès est contrôlé à des fins de sécurité. Mais pour les résidents et le personnel, il s’agit plutôt d’un milieu de vie à la fois «spécialisé et stimulant, où il fait bon vivre», décrit Manon Daigle, directrice des soins de santé à la résidence.

«Les travaux sont terminés depuis presque six mois, mais avant de procéder à l’inauguration officielle de l’unité, on voulait que les résidents se soient bien approprié l’endroit pour ne pas qu’ils soient perturbés par la présence des invités», indique André Nadeau, président.

Car, pour le conseil d’administration de cette entreprise d’économie sociale, une visite des lieux était essentielle pour bien faire comprendre le caractère unique de l’endroit.

Un village intérieur

En effet, sur cet étage, les murs blancs d’hôpitaux n’existent pas. C’est plutôt un décor champêtre qui s’offre aux visiteurs à leur sortie de l’ascenseur. Les néons traditionnels ont été remplacés par des lampadaires de rue et les portes des 13 chambres constituent autant d’entrée de petites maisonnettes colorées. L’étage est un véritable village en soi; une réalisation de Daniel Turcotte, alias Dotel, un artiste résidant tout près.

«On ne voulait rien d’institutionnel, souligne Manon Daigle. On souhaitait donner l’impression que c’est nous qui sommes en visite chez ces gens-là.»

«Ma mère trouve ça beau à chaque fois qu’elle se promène dans le corridor, raconte Louise Pauzé. Il y a une belle atmosphère et, en plus, le personnel est disponible et gentil.»

Une dizaine d’employés travaillent dans cette unité prothétique, qui occupe tout le deuxième étage. Si chaque résident a sa chambre dans laquelle on retrouve quelques commodités, tous ont aussi accès à un coin repas avec musique et à un salon commun. Comme à la maison, chacun décide de son propre horaire. Et selon leurs capacités, tous participent à des activités ou tâches quotidiennes, comme laver la vaisselle, faire des desserts, passer le balai, etc.

«Ça fait huit ans que ma mère habite ici et elle s’est toujours bien sentie, poursuit Mme Pauzé, qui n’a que de bons mots à formuler à l’égard du Centre. Pour moi, c’est rassurant de la savoir bien entourée et en sécurité.»

L’aménagement de ce nouveau milieu de vie a coûté 60 000$. Plus de la moitié du financement provient de dons (familles et particuliers) et de la Fondation médicale Jean-Pierre Despins. Celle-ci a investi 22 000$ pour permettre l’installation d’un lit électrique dans chaque chambre et 10 000$ pour l’achat d’un équipement de pointe servant à doucher les résidents. L’ancien ministre de la santé Gaétan Barrette a également octroyé un montant de 10 000$ au projet.

D’autres projets à venir

La directrice des soins de santé a d’autres projets dans la mire pour le Centre l’Assomption, qui héberge 43 personnes âgées en perte d’autonomie sévère ou atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elle confie que le troisième étage pourrait subir un sort semblable à celui du deuxième et devenir, lui aussi, une unité prothétique.

«Environ la moitié des résidents du troisième étage souffre déjà de la maladie d’Alzheimer, mais ils ne sont pas à un stade suffisamment avancé pour être dans l’unité prothétique. Par contre, éventuellement, il leur faudra aussi une unité fermée, d’où l’idée de réaménager leur étage.»

Cette fois, Manon Daigle visualise le projet sous la thématique de la ville. Mais avant que cela ne se concrétise, le conseil d’administration devra attacher le financement. «Pour l’unité actuelle, je me suis un peu transformée en agente d’immeuble, rigole-t-elle. J’ai « vendu » les maisonnettes et presque toutes les familles ont commandité la leur. Ç’a été extraordinaire!»

Si l’on se fie à Mme Daigle, le premier étage ne sera pas en reste lui non plus dans un avenir plus ou moins lointain. «J’aimerais bien qu’on ait six lits pour accueillir des patients en convalescence. Pour offrir du répit à des familles ou répondre à des besoins immédiats, comme des sorties d’hôpital précoces. Ce serait un concept de lits « multiservices » qui toucherait les séjours de courte durée», dévoile celle qui soumettra l’idée sous peu au conseil d’administration du centre.