La pandémie pèse lourd sur l’École nationale de police
NICOLET. Malgré qu’elle soit arrivée dans le dernier tiers de l’année financière 2019-2020, la pandémie aura laissé une trace importante sur les activités de l’École nationale de police du Québec (ENPQ). C’est ce qui ressort du rapport annuel de l’institution concernant l’exercice financier ayant pris fin le 30 juin 2020.
La pandémie a nécessité l’arrêt complet de la formation durant trois mois, soit du 16 mars 2020 jusqu’à la reprise graduelle, à compter du 15 juin 2020. Cela représente une annulation de 239 cours. L’école a également dû annuler ou reporter plus de 16 événements institutionnels, en plus de devoir modifier le mode d’administration des tests d’entrée du Programme de formation initiale en patrouille-gendarmerie.
Cette baisse des activités de formation a eu un impact budgétaire majeur. L’année 2019-2020 s’est terminée avec un déficit de près de deux millions de dollars, malgré des mesures prises pour atténuer les effets de la pandémie, comme le «non rappel» des employés occasionnels à paie variable.
On relève aussi, dans le rapport, une importante diminution du nombre d’aspirants policiers diplômés, de l’ordre de 25% (491 au lieu de 648). On mentionne également que le nombre d’embauches en 2019-2020 a fondu par rapport à l’année précédente (-18%) puisque la pandémie a mis sur la glace les activités de dotation.
Bref, «la mise sur pause de l’École, comme le reste du Québec en mars dernier en raison de la COVID-19, a eu un impact direct sur la croissance des dernières années», signe le directeur général de l’institution, Pierre Saint-Antoine, au tout début du rapport.
Il ajoute que la pandémie a eu un impact «sur les façons de faire». Par exemple, pour procéder à la relance des activités, des équipes se sont mobilisées afin d’implanter des protocoles et des technologies pour soutenir le télétravail et le déploiement de classes virtuelles. «L’École [s’est adaptée] aux modes d’organisation du travail et de prestation des activités de formation: formations à distance, formations hybrides, formations hors établissement, personnel en télétravail, normes sanitaires évolutives et contraignantes […]», énumère Pierre St-Antoine.
Par ailleurs, la pandémie a suscité son lot de préoccupations: «Complexité d’organiser des activités en période de pandémie, santé du personnel et de la clientèle, augmentation du nombre d’aspirants policiers en attente de formation, besoins urgents des corps de police et de la sécurité publique pour des diplômés, besoins spécifiques de la clientèle policière autochtone, remise en question des modes et itinéraires de formation», poursuit le directeur général.
Malgré tout, du positif ressort de la crise, révèle le rapport. Celle-ci a notamment permis à l’École de «relever le défi d’accélérer son virage virtuel en matière d’équipements, d’infrastructures, de systèmes et de formations» et rendu son campus «encore plus numérique».
Dans un autre ordre d’idées, on note que l’École a pu souligner ses 50 ans dans le cadre de quelques événements et activités «tenus dans le respect des règles sanitaires découlant de la pandémie».
Centre désigné d’hébergement lié à la COVID-19
La pandémie aura aussi été l’occasion pour l’ENPQ de démontrer son soutien à la communauté et à la Santé publique. L’institution est devenue au printemps un centre désigné d’hébergement lié à la COVID-19 par le biais de son pavillon P.
Habituellement, ce pavillon d’hébergement de 101 chambres sert à la clientèle en formation de l’ENPQ. Or, à compter du 19 avril 2020, l’École l’a mis à la disposition du CIUSSS MCQ afin de donner des soins, loger et nourrir des usagers qui ne peuvent respecter les mesures de confinement dans leurs milieux de vie. Outre l’hébergement, l’École y assure la production des repas et l’entretien ménager.
En tout, pas moins de 78 personnes y ont transité de la mi-avril à la mi-juillet 2020, pour un total de 1 336 nuitées utilisées par le CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) lors de la première vague de la pandémie. Ce centre temporaire d’hébergement a d’ailleurs repris du service, en octobre dernier.