Investissement de 340 M$ pour le réaménagement de l’autoroute 55
BÉCANCOUR. Le projet du doublement de la 55 franchit une nouvelle étape alors que le ministère des Transports annonce un investissement de 340M$ pour le réaménagement de l’autoroute entre Bécancour et Sainte-Eulalie. Toutefois, aucune date n’a été annoncée pour le début de travaux, les ingénieurs du gouvernement étant en grève pour une troisième fois depuis avril dernier.
Le projet de réaménagement de l’autoroute 55 permettra de doubler les voies de circulation sur 27,1 km, d’ajouter une séparation physique entre les deux directions et de réaménager les quatre intersections à niveau situées sur ce tronçon. Les travaux s’échelonneront jusqu’en 2028, avec une mise en service progressive dès 2025.
Certains éléments sont encore à l’étape d’analyse, comme la bretelle d’autoroute demandée par Bécancour à la hauteur du chemin Forest. Le ministère des Transports mentionne que la construction d’un pont d’étagement ou d’un échangeur demeure deux options possibles. La décision devrait être envoyée aux élus d’ici Noël.
Plusieurs appels d’offres seront publiés au cours des prochains mois, notamment pour des services professionnels (surveillance, maîtrise d’œuvre et assurance qualité) et la réalisation de travaux préparatoires visant le déboisement de l’ensemble du tronçon. François Bonnardel, ministre des Transports, souhaite que les travaux de déboisement débutent à l’automne prochain.
« Grâce à cet investissement de 340 M$, notre gouvernement propose une solution à long terme pour répondre aux enjeux de sécurité et de densité de circulation dans le secteur. Les différentes interventions amélioreront significativement la qualité de vie des usagers de la route et des communautés avoisinantes », mentionne le ministre Bonnardel.
« Je suis très heureux que le projet de réaménagement de l’autoroute 55 passe à l’étape de la réalisation et je remercie le ministre des Transports d’y avoir veillé. Ce réaménagement va changer les déplacements de celles et ceux qui empruntent cette autoroute. Enfin, nous allons passer à l’action! », ajoute Donald Martel, député de Nicolet-Bécancour.
« Je suis surtout content pour la sécurité des gens de chez nous et des gens qui viennent nous visiter », lance le député de Nicolet-Bécancour.
M. Martel insiste sur la question de sécurité, raison principale du réaménagement de l’autoroute 55. Même si quelques modifications ont été apportées au fil des années, comme une bande rugueuse centrale et des panneaux de signalisation supplémentaires aux intersections problématiques, le problème était loin d’être résolu, à son avis. L’augmentation du transport lourd en direction du parc industriel de Bécancour fait également partie des préoccupations de M. Martel.
Les ingénieurs s’invitent à l’annonce du ministère des Transports
L’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec est dans l’incompréhension face à l’annonce du ministère des Transports de ce matin, alors que les ingénieurs sont en grève. D’ailleurs, les trompettes ont résonné jeudi matin devant l’Auberge Godefroy où une trentaine d’ingénieurs se sont rassemblés au moment du passage du ministre des Transports, François Bonnardel.
« Le projet du doublement de la 55 va être très difficile à avancer sans ses ingénieurs, estime Frédéric Rompré, représentant régional de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec. Le ministre a mal choisi son moment pour faire une telle annonce. Les ingénieurs doivent faire partie du processus. Les ingénieurs du gouvernement du Québec sont là pour protéger l’argent du public et offrir une expertise de pointe dans le domaine de l’infrastructure. En étant en grève et alors qu’il n’y a aucun sérieux autour de la table de négociation, on a de la difficulté à comprendre comment ce projet va pouvoir commencer », poursuit M. Rompré.
Selon M. Rompré, les ingénieurs sont prêts à retourner à la table des négociations et à régler le conflit, à condition que le mandat soit pris au sérieux par les négociateurs.
Le ministre Bonnardel estime que la poursuite du conflit pourrait avoir une incidence sur les échéanciers de certains chantiers majeurs, comme celui du doublement de la 55 ou encore celui du remplacement de la dalle centrale du pont Laviolette.
« Les ingénieurs sont extrêmement importants dans la prise de décision et la sécurisation des différentes demandes que les municipalités nous font. On reçoit 25 000 demandes par année, alors c’est beaucoup de travail! Ils sont partie prenante de ces réalisations, de la préparation à la conception. Ils doivent autoriser toutes les demandes que les municipalités font, de la traverse de piéton à la demande de baisse de vitesse », explique le ministre.