Groupe Bioénertek encore intéressé par Sainte-Sophie
SAINTE-SOPHIE-DE-LÉVRARD. Le projet d’implanter une usine de biométhanisation à Sainte-Sophie-de-Lévrard n’est pas mort chez Groupe Bioénertek inc. Au contraire: l’entreprise serait sur le point d’acheter un terrain sur la route 218.
La semaine dernière, elle conviait les proches voisins à une assemblée d’information visant à présenter les grandes lignes de son projet de biométhanisation agricole, auquel participeront des producteurs agricoles environnants, dont l’identité sera révélée probablement en novembre. « On veut installer notre usine dans un rayon de 15 km de ces producteurs », précise Mélisa Sall, directrice, administration et finances, chez Groupe Bioénertek inc.
À l’origine, le projet devait naître à proximité de la ferme Sainte-Sophie, qui lui aurait fourni les intrants nécessaires au fonctionnement de l’usine. Or, ce plan a dû être revu pour diverses raisons, notamment des obstacles en lien avec la manipulation des matières organiques.
Il faisait partie des huit projets appuyés par Québec, dans sa volonté de développer une filière de production de gaz naturel renouvelable dans la province. « On a encore le soutien du gouvernement et accès aux subventions », précise Mme Sall, ajoutant que l’entreprise a aussi reçu une première lettre d’approbation du gouvernement fédéral. « Le dossier devrait se finaliser au début de l’automne. »
Échéancier et projet
Groupe Bioénertek envisage de démarrer la construction de son usine à l’été 2023, pour une mise en service à la fin de 2024.
L’usine traitera les résidus organiques de ses partenaires (lisiers, fumiers, etc.) par fermentation anaérobique, un processus dont l’action est comparable à celle d’un immense estomac. Des micro-organismes décomposeront les déchets organiques pour en faire du gaz naturel renouvelable et une matière fertilisante. Le gaz sera vendu à Énergir (« aucun pipeline ne sera construit », assure l’entreprise) et les fertilisants seront remis aux agriculteurs, pour épandage. Jusqu’à six fermiers pourront approvisionner l’usine, qui emploiera trois personnes et devrait pouvoir traiter jusqu’à 50 000 tonnes de résidus organiques par année.
Logistique du transport
La venue de l’usine occasionnera une hausse du trafic lourd dans le secteur. On parle d’un camion par semaine pour le transport du gaz, et de huit camions par jour pour le transport des intrants et extrants de l’usine. « La vitesse des camions sera barrée pour assurer un transport moins bruyant, et il n’y aura aucun transport de soir ou de nuit », promet l’entreprise, qui étudie aussi la possibilité de déployer une flotte de camions totalement électrique pour diminuer efficacement le bruit et les émissions de GES.
Traitement des odeurs
Enfin, des mesures d’atténuation des odeurs sont prévues au projet. Par exemple, l’usine sera dotée d’un biofiltre permettant de réduire de 95% les odeurs émises. Un écran végétal sera également installé aux pourtours du bâtiment et la fosse de réception des intrants sera enfouie.