Éoliennes: «bien faire les choses» est la priorité

NICOLET-YAMASKA. Tout porte à croire que le 12 septembre prochain, la MRC de Nicolet-Yamaska adoptera une résolution d’intention favorable aux projets éoliens sur son territoire. Les élus n’entendent toutefois pas laisser carte blanche aux promoteurs: cette résolution sera accompagnée de conditions, dont la principale est l’acceptation sociale. 

« L’acceptation sociale, ce n’est pas juste entendre des citoyens dans une salle en séance publique ou encore à l’épicerie », signale la préfète Geneviève Dubois, qui parle plutôt de se doter « de mécanismes légitimes » pour avoir le pouls réel. « C’est pour ça qu’il y aura des consultations », renchérit son adjoint Claude Lefebvre.

Les citoyens auront l’opportunité de faire entendre leur voix par divers moyens: sondages, signatures de registres et référendum si nécessaire. « Le 12 septembre, ce n’est pas une fin en soi », insiste Mme Dubois. « On dit juste aux promoteurs si on embarque ou pas (et à quelles conditions). Après ça, il y a encore du temps pour négocier plein de choses. »

Elle explique que pour permettre aux promoteurs de déposer leur offre à Hydro-Québec, les municipalités et la MRC doivent adopter une résolution d’intention au plus tard le 12 septembre: « Les résolutions font partie de leurs annexes ».

Dans les prochaines semaines, la MRC élaborera une résolution type qu’elle acheminera aux municipalités, qui seront libres de l’adopter ou non. « Cette résolution contiendra les conditions que nous aurons négociées ensemble (MRC et municipalités), comme les meilleures distances pour protéger les citoyens et, bien sûr, l’acceptabilité sociale. »

D’ici là, les promoteurs devront soumettre leur projet à la MRC, qui les étudiera avec soin. « On va se faire une tête [sur les projets]. Si les offres sont correctes, vous pouvez vous attendre à ce qu’on les appuie. Mais ce sera un appui conditionnel, parce qu’on veut être capable, par la suite, de faire des modifications au projet (en fonction des données manquantes) », souligne Claude Lefebvre.

Par exemple, la MRC attend un rapport de l’Institut national de la santé publique du Québec pour mieux l’orienter sur les distances entre les éoliennes et entre ces dernières et les maisons. Elle fait aussi encore diverses recherches, épaulée par des firmes juridiques et comptables. « Au final, on veut fournir un bon règlement pour notre MRC. Ça ne se fait pas en deux mois. Et même si les offres sont déposées à Hydro-Québec le 12 septembre, ça ne veut pas dire qu’elles seront acceptées d’emblée par le gouvernement. II y aura un délai quelques mois. Et c’est après ce délai qu’on saura si un projet est retenu dans la région. Parce que c’est aussi possible qu’il n’y en ait pas. » 

« On se dit: profitons de l’opportunité et assurons-nous qu’on en contrôle le développement », mentionne la préfète. « On a le pouvoir d’ajuster notre réglementation et on va prendre le temps de consulter tout le monde pour bien faire les choses. » 

Madame Dubois est bien consciente que la population est divisée par rapport au projet de parc éolien. « L’acceptabilité sociale, ce n’est pas l’unanimité sociale », exprime-t-elle. « On entend beaucoup les opposants, mais il faut aussi comprendre qu’on n’aurait pas de projet si des citoyens n’avaient pas signé de contrats. On doit écouter les deux parties et c’est à l’automne qu’on va le faire, après la période des vacances », dit-elle.

Inquiétudes émises

Lors de la séance régulière du conseil des maires, le 21 juin, plusieurs citoyens étaient présents pour questionner les élus à propos de diverses préoccupations émises. Voici en vrac un résumé des questions-réponses.

– Quelles actions sont posées actuellement par la MRC dans le dossier du parc éolien?

« On est en train de mettre en place un comité consultatif dans lequel des citoyens seront présents. On aimerait aussi voir un chargé de projet à la MRC qui s’occupe de ce projet car ça prend beaucoup de temps à tout le monde.

– Où peut-on trouver de l’information?

« Sur le site web de la MRC, on essaie de mettre le plus d’informations possible sur où on en est. Il y a des questions-réponses, des études, des avis, etc. » Aussi, « six séances d’information de type portes ouvertes ont été tenues par les promoteurs en mai et juin. D’autres consultations sont à venir sous formes d’échanges avec les entreprises. Vous pourrez les questionner. »

– Est-ce qu’il y aura des détecteurs sonores et des vérifications constantes?

« On va faire les vérifications. »

– Comment se passera le démantèlement dans 30 ans et qu’adviendra-t-il du béton dans le sol?

« Les modalités dépendent du contrat, mais généralement, le béton est grindé à une profondeur d’un mètre. Certaines des compagnies pourraient décider de restaurer les installations existantes si c’est le plus rentable pour elles. »

– Quel montant qui devra être emprunté?

« Un projet de 100 MW coûte 100 M$. Le promoteur investit le premier 25 M$.  S’il y a partenariat d’affaires 50-50, il reste 37,5 M$ à payer par le promoteur et par la MRC (la somme est répartie en fonction de la richesse foncière de chaque municipalité). Le projet ici est de 400 MW. Les municipalités n’ont pas à débourser un sou pour le moment. »

– Est-ce que les municipalités vont consulter leurs citoyens pour savoir s’ils sont d’accord avec ces emprunts?

« Oui. Chaque fois qu’une municipalité emprunte, elle doit tenir un registre. S’il y a assez de personnes qui le signent, il y a ensuite un référendum sur le règlement d’emprunt. »