Église de Sainte-Monique: un particulier a fait une offre d’achat

SAINTE-MONIQUE. Un deuxième joueur se pointe le bout du nez dans le dossier de la vente de l’église de Sainte-Monique. Un particulier a déposé une offre d’achat au prix affiché par l’agent immobilier (259 000$), le tout assorti d’un projet qui mérite d’être entendu.

Les paroissiens de Sainte-Monique et de Grand-Saint-Esprit auront donc à choisir entre ce projet et celui de la municipalité de Sainte-Monique afin de déterminer la future vocation de leur église. Le président de la Fabrique, Michel O. Lemire, confirme que les deux projets leur seront présentés en janvier prochain lors d’une assemblée dont la date devrait être déterminée en décembre. «On a eu l’approbation de l’évêché, se réjouit-il. Ce sont deux projets très intéressants parce qu’ils vont protéger le patrimoine et redonner à la communauté.»

L’assemblée à venir devra avoir lieu dans le respect des mesures sanitaires, ce qui cause évidemment un casse-tête dans l’organisation de la chose. Par contre, ces mesures ne devraient pas avoir d’impact sur le déroulement envisagé. Chaque promoteur aura un temps déterminé pour vendre sa salade. Puis, il y aura une période de questions et de discussions, suivie d’un vote.

En temps et lieu, les paroissiens concernés recevront une lettre les invitant à la présentation officielle des deux offres qui sont sur la table. «On veut s’assurer que tout le monde ait l’information. On veut être très clair et transparent. C’est majeur [comme décision], car on tourne une page d’histoire. C’est le patrimoine qu’on laisse aller, alors on veut vraiment que les gens se prononcent», fait valoir M. Lemire, ajoutant qu’il y a, dans ce dossier, des impacts et un fardeau fiscal à considérer pour le futur.

La municipalité de Sainte-Monique a déjà révélé quelques détails de son projet, qui n’est toutefois pas encore ficelé à 100%. Elle souhaiterait aménager une salle multifonctionnelle dans la nef et des chambres au jubé pour y héberger des touristes. Le projet inclurait aussi un espace pour offrir des services de proximité aux citoyens, comme un mini-dépanneur ou un espace pour la vente de produits locaux.

En ce qui concerne le projet du particulier, il faudra attendre la soirée de présentation pour en connaître tous les détails, mentionne M. Lemire: «Tout ce que je peux dire, c’est qu’il laisse une place à la pratique religieuse. Un espace sera disponible pour les gens».

Un mort toujours présent

Outre le choix de la future vocation du bâtiment, d’autres étapes demeurent à franchir avant la transaction. L’une d’elle est l’exhumation d’un défunt enterré sous l’église. «Notre avocat est en attente d’une réponse de la Santé publique. Pour tenter d’accélérer le processus, il nous a demandé de lui fournir une promesse d’achat», mentionne M. Lemire. C’est la promesse d’achat du particulier qui lui a été acheminée puisque celle de la municipalité n’est pas prête, précise-t-il.

D’ici l’exhumation, le conseil économique et le conseil diocésain devront approuver de façon officielle le projet choisi par les paroissiens. Une fois que ce sera fait, le dossier pourra passer à une autre étape essentielle: la désacralisation de l’église. Cela permettra au futur acheteur d’aller de l’avant avec son projet, puisque le bâtiment ne sera plus considéré comme un lieu de culte.

«Quand toutes ces étapes seront franchies, nous pourrons signer l’acte de vente chez le notaire», indique M. Lemire.

Un moment très attendu du côté de la fabrique, qui connaît une année extrêmement difficile, financièrement parlant, en raison de la pandémie. «Comme il n’y a pas de célébrations, nos revenus ont énormément baissé. On parle d’une perte de plus de 50%», mentionne Michel O. Lemire, précisant que cette année, la fabrique enregistre un déficit de 57 000$. «On a dû déplacer un dépôt à terme pour pouvoir payer l’électricité et le chauffage.»

Il est d’avis que la question du projet à venir dans l’église de Sainte-Monique doit absolument être réglée d’ici février. «L’hiver est la période de l’année où c’est le plus facile de joindre les gens», fait-il valoir, rappelant aussi qu’il reste plusieurs étapes à franchir dans un contexte où la paroisse subit une énorme pression financière.