Changement à venir à la tête de la Commission scolaire la Riveraine

ÉDUCATION. Après 33 ans dans le monde de l’éducation, dont les trois dernières à la direction générale de la Commission scolaire la Riveraine, Johane Croteau quittera ses fonctions pour la retraite en mai prochain.

Celle-ci a d’abord été enseignante ans à l’éducation des adultes, en 4e et 5e secondaire, avant de devenir directrice d’école secondaire (Les Seigneuries et La Découverte) et primaire (Bécancour, Sainte-Angèle et Précieux-Sang). Elle s’est amenée dans les bureaux administratifs de la commission scolaire il y a six ans, où elle avait d’abord occupé la fonction de secrétaire générale.

«Je suis contente d’avoir fait un choix de carrière dans le monde de l’éducation. Pour moi, c’est ce qu’il y avait de plus beau à faire. Je suis très fière de l’équipe avec laquelle je travaille. Les directions de services à la commission scolaire, mon équipe de gestionnaires, le conseil des commissaires. Avec la présidente, Mme Arsenault, je trouve qu’on forme une bonne équipe.»

Elle est fière de la proximité qu’elle a développée, elle qui se décrit comme une «gestionnaire de terrain», mais également de quelques réalisations qui ont marqué son mandat à la direction générale.

Parmi celles-ci, elle note l’implantation de l’école alternative des Perséides au Faubourg Mont-Bénilde, qui a été présentée par les parents. «J’ai cru au projet et je l’ai soutenu pour faire en sorte que ça fonctionne. Je trouve que c’est une réussite. C’est un plus qu’on amenait dans notre offre de services», se réjouit-elle.

«Je suis contente d’avoir fait un choix de carrière dans le monde de l’éducation. Pour moi, c’est ce qu’il y avait de plus beau à faire»

– Johane Croteau

La gestion de crise qu’a dû gérer la commission scolaire avec la perte des écoles Marquis et Le Rucher a également été un fait saillant de son passage à la direction générale. «On a bien travaillé en équipe pour la logistique. On a relocalisé rapidement le personnel et les élèves pour faire en sorte qu’ils aient tout ce qu’il fallait pour commencer leur année scolaire sans retard», raconte celle qui a ensuite dû faire du travail en coulisse auprès du ministère pour l’obtention des subventions.

D’importants défis

Pour les prochaines années, Mme Croteau estime que plusieurs défis importants se présenteront à la personne qui lui succédera à la haute direction de la Commission scolaire la Riveraine.

Parmi ceux-ci, elle note le plan d’engagement vers la réussite 2018-2022. Un document dont vient de se doter l’organisation qui définit des moyens pour y arriver. «Il faudra qu’elle réussisse à l’actualiser et à le rendre vivant», lance-t-elle.

La commission scolaire a d’ailleurs beaucoup de retard à rattraper sur son parc immobilier, alors que plusieurs établissements présentent des signes de vétusté. D’ici 2022, on souhaite que 85% des établissements soient dans un état jugé «satisfaisant», soit 26 édifices sur 31. On est encore loin du compte, alors que seulement douze bâtiments (39%) atteignent la cible.

Il y a également beaucoup de pain sur la planche concernant l’objectif de faire bouger les élèves 60 minutes par jour en dehors des cours d’éducation physique, et ce, même en classe. Jusqu’ici, il y a 5 écoles sur 24 où la commission scolaire a la certitude que ça se fait. Le but étant d’atteindre un taux de 100% d’ici 2022 en s’échangeant les bons coups d’une école à l’autre.

Le maintien des services à la formation des adultes, de l’alphabétisation à la cinquième secondaire, et ce, dans les quatre centres de services, sera aussi un défi au cours des prochaines années en raison de la grande disponibilité d’emplois dans la région. «Quelqu’un qui n’a pas fini sa formation secondaire ou son DEP ira davantage vers un emploi non spécialisé que de retourner aux études. On ne connaît pas l’avenir, mais on veut garder l’accessibilité au retour aux études à l’ensemble du territoire», note la directrice générale.

Sur le plan de la réussite des élèves, on souhaite aussi augmenter le taux d’élèves qui obtiendront un diplôme avant l’âge de vingt ans. «Présentement on est à 77% et on vise un 80%, plaide Mme Croteau. Pour y arriver, il faut offrir des services de qualité et adaptés aux besoins des élèves qui sont différents d’un à l’autre.»

L’avenir incertain des commissions scolaires, avec l’élection du nouveau gouvernement de la CAQ, qui a promis de les supprimer pour les remplacer par des centres administratifs, sera également un enjeu au cours des prochaines années.

Ce qui pourrait changer la façon de faire en ce qui concerne la gouvernance. «La personne aura sûrement à gérer les modifications de structures, s’il y en a. Pour le moment, on ne sait pas trop à quoi ça ressemblera, admet la directrice générale. Son défi premier sera de ne pas perdre de vue le pourquoi on est là. C’est-à-dire pour aider les jeunes à grandir et les adultes qui reviennent aux études à réussir.»

Si elle admet qu’elle n’a pas nécessairement vécu le pire, la directrice générale souligne tout de même qu’un réinvestissement en éducation est encore nécessaire. «Quand les finances sont bonnes, c’est plus facile à gérer. Il y a trois ans, on réinvestissait pour des mesures particulières pour soutenir les milieux. On n’était pas dans le plus creux de la vague, témoigne-t-elle. Investir en éducation, c’est une formule gagnante. La société repose là-dessus beaucoup. C’est la base. On n’est pas dans les pires années, mais les besoins sont encore très grands».