Casa das tias: l’impact du développement durable dans le développement des affaires

NICOLET. Depuis près d’un an, Denis De Melo tient les rênes du développement durable au sein de son entreprise en même temps qu’il pilote un gros projet d’investissement. Le défi lui semblait énorme au moment de l’entreprendre. Aujourd’hui, le cofondateur de la Casa das tias réalise que les deux projets sont tout à fait conciliables.

Le volet « Développement durable » apporte même une valeur ajoutée à son projet d’investissement initial: « C’est le maillon qui manquait à la chaîne », dit-il.

Son entreprise est en forte croissance. Elle est reconnue principalement pour sa sauce piri-piri figurant au menu des Rôtisseries Saint-Hubert depuis 2017 et, plus récemment, sur les tablettes des Entrepôts Costco. « Quand tu fais des affaires avec des joueurs comme ceux-là, il faut être proactif », mentionne M. De Melo, qui considère maintenant que pour se démarquer de la compétition, la carte du développement durable est un atout: « C’est essentiel pour établir des partenariats à long terme. À prix égal, s’ils ont un choix à faire, ils vont privilégier un fournisseur engagé dans le développement durable ».

Cohorte ProAction

Au printemps 2022, il a été invité à joindre les rangs de la cohorte ProAction de la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) de Nicolet-Bécancour. Il s’agit d’un service d’accompagnement en développement durable offert aux entreprises du territoire depuis 2017. Ce programme les aide à adopter des pratiques d’affaires écoresponsables et à améliorer leur performance environnementale, sociale et économique.

« Quand j’ai été approché, je me disais que je n’avais pas le temps de participer à une cohorte. J’avais déjà tellement de projets à gérer! », raconte M. De Melo, qui s’est tout de même laissé convaincre d’assister à une présentation. « Jusque-là, je n’avais jamais vraiment pensé à prendre un tel virage », avoue-t-il. Mais il a rapidement saisi l’ampleur des bénéfices que cela apporterait à court, moyen et long termes. « Si tu veux avancer comme entreprise dans notre industrie et que tu n’es pas dans le développement durable, tu vas être limité tantôt », a-t-il mûri comme réflexion.

Il s’est donc engagé dans la cohorte, rassuré par le fait qu’il serait bien encadré. « Ce n’est pas si prenant, finalement! On est chanceux d’avoir la SADC qui veut nous aider; et pas juste au niveau financier. Ils ont les ressources et les contacts nécessaires. »

Défis et actions

Depuis, des actions concrètes en développement durable ont été implantées chez la Casa das tias, et d’autres sont à venir.

Par exemple, l’entreprise baigne maintenant dans l’économie circulaire. « On achemine une partie de nos résidus de citrons à la microbrasserie Ô quai des brasseurs, qui les utilise pour l’un de ses projets en développement. Avant, nos résidus étaient tous jetés à la poubelle », mentionne M. De Melo, dont l’entreprise presse annuellement autour de 50 000 citrons.

La Casa das tias vise également à réduire la quantité de carton utilisé chez elle et à se tourner vers un approvisionnement plus responsable. L’étiquetage sera également revu: « Une partie de nos étiquettes sur les bouteilles n’est pas recyclable. On veut corriger ça. C’est un objectif à court terme », souligne Denis De Melo.

Des améliorations sont en outre dans la mire en ce qui concerne la consommation énergétique des installations de la Casa das tias, situées sur la route du Port, à Nicolet.

Un consultant référé par la SADC travaille présentement sur le dossier, confie M. De Melo.

Gouvernance et dimension sociale

La démarche a par ailleurs permis à l’entreprise de revoir sa gouvernance. À ce chapitre, un guide de l’employé est en cours d’élaboration, tout comme un programme de santé et sécurité au travail. Un REER collectif a aussi été implanté.

« Il y a cinq ans, on était deux! », rappelle le cofondateur de l’entreprise, qui compte présentement neuf employés, incluant certains ouvriers temporaires. D’autres joindront l’équipe dans un avenir rapproché. « Dans les phases qui s’en viennent, ça prendra des chefs d’équipes, des manutentionnaires… », évoque Denis De Melo.

Il est important pour lui de s’assurer que tous les membres de l’équipe connaissent bien la vision, les valeurs et les orientations de l’entreprise afin que tous soient mobilisés autour des mêmes axes.

« On est une entreprise familiale et on souhaite rester dans cet esprit-là. Même si on grossit, on ne veut pas perdre la connexion avec nos employés », affirme-t-il.

La Casa das tias compte investir environ 800 000$ dans le réaménagement de ses locaux d’ici l’automne. Elle y installera une deuxième salle de production qui lui permettra d’accroître sa capacité et de diversifier ses services. Par exemple, elle offrira un service de portionnage (gobelets) à l’industrie de la restauration et de l’alimentation.