Des appuis pour les lockoutés d’ABI

SOLIDARITÉ. En lockout depuis maintenant une semaine, les travailleurs en lockout de l’Aluminerie de Bécancour commencent à recevoir des appuis du mouvement syndical.

Des représentants de la section locale 6586 des Métallos, soit les travailleurs de l’aciérie d’ArcelorMittal à Contrecoeur Est étaient sur les lignes de piquetage, en début d’après-midi, pour annoncer qu’ils verseront une somme de 1100$ pour chaque semaine de conflit.

Ce n’est pas la mer à boire si l’on considère que ce don représentera environ 1$ par travailleurs, qui reçoivent des versements de l’ordre de 500$ par semaine provenant des fonds locaux, nationaux et internationaux des Métallos. Une somme qui représente un peu moins de la moitié de leur paie habituelle qui varie entre 42$ et 48$ de l’heure.

C’est surtout un appui qui est symbolique pour les travailleurs d’ABI, alors que d’autres syndicats pourraient emboîter le pas. Déjà, quatre à cinq syndicats ont fait des approches pour offrir un soutien financier, indique le président du syndicat local, Clément Masse. Celui-ci croit qu’il pourrait y en avoir quelques dizaines qui se joignent au mouvement, alors que d’autres centrales syndicales telles qu’Unifor et la CSN leur ont tendu une perche.

«C’est la force du nombre qui fait la différence. Même si ce n’est pas beaucoup d’argent, chaque montant compte. C’est toujours apprécié lors d’un conflit», fait valoir celui qui assure que les sommes versées aux syndiqués ne chuteront pas si le lockout s’étire. Plus ce sera long et plus les montants seront élevés. On va les réévaluer à la hausse au fur et à mesure.»

Un message de solidarité

Clément Masse a reçu Steve Galibois, des Métallos de l’aciérie d’ArcellorMittal à Contrecoeur Est.

Steve Galibois, le président des syndiqués d’Arcellor Mittal Contrecoeur Est a lancé un message de solidarité lors de son passage sur les lignes de piquetage. «Vous pouvez marcher la tête haute. C’est normal de se battre pour conserver des acquis comme le régime de retraite et le respect de l’ancienneté», a-t-il lancé.

«Depuis le conflit de 2012, à Alma, il y a un vent de respect qui s’est installé, a continué Steve Galibois qui a rappelé l’implication des syndiqués d’ABI dans plusieurs conflits au fil des dernières années. «Mieux vient être debout sur les lignes de piquetage qu’à genoux dans l’usine», a pour sa part renchéri Clément Masse.

Questionné sur le discours antisyndicaliste qui semble s’installer sur les réseaux sociaux, Clément Masse a insisté pour dire que chaque gain que fera le syndicat sera bon pour l’économie de la région. «Quand les conditions sont bonnes, c’est bon pour l’économie de la région parce que l’argent reste ici. Quand elles baissent, ça s’en va dans les poches des actionnaires et à l’extérieur», a-t-il rappelé.

Il a aussi de nouveau invité les intervenants politiques et économiques de la région à mettre de la pression sur l’entreprise pour que l’entreprise revienne à la table de négociation. Depuis le déclenchement du conflit, la partie patronale n’a donné aucun signe en ce sens.

Clément Masse a aussi admis qu’il y avait de la grogne sur les lignes de piquetage. «On sait qu’il y a des scabs à l’intérieur, a-t-il dénoncé. Quand l’employeur ne respecte pas la loi anti-scab, ça peut accrocher sur les lignes de piquetage quand on nous demande de respecter l’injonction».